Avec son roman “Le flic évanoui”, Willy Decourty ressuscite le Bruxelles post Mai 68
Willy Decourty, l’ancien bourgmestre d’Ixelles (2001-2016) publie “Le flic évanoui” aux éditions Le bord de l’eau. Ce roman policier prend place dans le Bruxelles des années ’70, un saut dans le temps nécessaire pour l’auteur qui aborde au travers de son livre la période post mai 68.
“Le flic évanoui” est le deuxième ouvrage publié par Willy Decourty. Après “Bruxelles, le 13 mai 1968” (éd. Luc Pire, 2008), l’ancien bourgmestre d’Ixelles publie sa première fiction dans le Bruxelles d’après mai 68. On y découvre la relation entre Maxime Rossini, jeune journaliste qui enquête sur la disparition d’un flic et Michael, toxicomane menacé par des trafiquants dont il est l’un des dealers. Les sentiments amoureux viendront troubler cette amitié hors des cadres.
“J’ai volontairement situé l’action du roman dans les années ’70, j’en avais besoin pour prendre du recul sur les faits évoqués. Deux aspects symboliques sont portés par l’enquête policière, à commencer par cette amitié ambigüe entre les deux jeunes hommes. Mai 68 a permis de lever certains tabous sur la sexualité et notamment sur l’homosexualité, mais ça a mis du temps. Aujourd’hui, on voit que dans certains milieux on remet en question ces acquis, il y a comme un rétropédalage sur la question de l’homosexualité“, explique l’auteur. Le bistrot de quartier, pratiquement disparu du paysage bruxellois, est aussi mis en valeur dans ce roman. Symbole de brassage social, c’est là que se tenaient les débats d’opinion publique qui désormais se font sur les réseaux sociaux. “Nous vivons aujourd’hui dans une société individualiste et je voulais montrer, à travers cette fiction, l’évolution marquante entre ces deux époques“, ajoute Willy Decourty.
Le bistrot de quartier, une institution
Le roman de Willy Decourty mêle fiction et souvenirs de jeunesse, ceux des années d’études à l’ULB où il passait du bon temps dans les bistrots de quartier. “C’est là qu’on se retrouvait avec les copains pour boire un coup et danser. Les boîtes de nuit n’étaient pas dans nos moyens, alors on se retrouvait chez Le Président, chaussée d’Ixelles ou au Select, près de la place Fernand Coq. On jouait au kicker et on dansait le weekend sur les sons du jukebox“, se souvient-il. D’ailleurs il nous le confie, certains de ses personnages sont inspirés des personnes croisées dans ces bistrots de quartier: “Je mets un peu de vécu dans mon récit, j’emprunte des détails physiques et des comportements pour rendre le tout plus réaliste“.
Après la fin de ses activités en tant que bourgmestre, Willy Decourty s’est lancé à corps perdu dans l’écriture de ce roman. Il y a pris goût puisque l’auteur a déjà débuté l’écriture d’une nouvelle fiction: une saga familiale pendant l’occupation durant la Seconde Guerre mondiale.
Marine Guiet; crédits photo: James Gosset