Réouverture du Musée de l’Afrique : un musée décolonisé ?
Après six ans de travaux de restauration, le musée royal de l’Afrique centrale, renommé Africamuseum, rouvre ses portes au grand public ce 9 décembre. Avec une nouvelle philosophie affichée : porter un autre regard sur le passé colonial de la Belgique. Un sujet complexe et difficile même si l’ambition de Guido Grijseels, le directeur du musée est de “décoloniser ce musée”: “Nous avons entamé un processus de décolonisation de ce musée (…) par un changement culturel et institutionnelle”, explique-t-il.
“J’ai entendu beau discours mais que va-t-on dire sur l’histoire colonial ?” demande Anne WETSI MPOMA, historienne de l’art : “”la décolonisation est un processus, de partenariat avec les Afrodescendants et les Africains. Ce porcessus aurait dû avoir lieu en amont, et il n’a pas été suffisant.“, ajoute-t-elle. Contrairement à Alexandre SMITH, chercheur en archéologie à l’Africamuseum pour qui le processus est bien en cours.
“J’estime que la manière dont nos ancêtres sont conservés dans un musée c’est une mise à mort. Cela ne peut être figé dans un musée. En outre, il y a dans le parc autour du musée sept tombes de Congolais morts pendant l’exposition de zoo humain. “, déclare Mireille-Tsheusi ROBERT, présidente de l’asbl Bamko-Cran, qui n’assistera pas à l’inauguration du musée.
La réouverture de l’Africamuseum pose aussi le débat sur la restitutions des oeuvres mal acquises.
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