Réforme du chômage: Clarinval balaye les amendements de l’opposition et annonce un accord global
Le ministre de l’Emploi David Clarinval a balayé les amendements déposés par l’opposition, mercredi lors du débat sur la loi-programme, qui contient notamment la réforme du chômage.La réforme sera dès lors votée telle quel la semaine prochaine.
Des amendements portaient notamment sur la généralisation de la durée illimitée des allocations pour les plus de 55 ans, pour les aidants-proches, pour les parents d’enfants en situation de handicap ou les “parents solos”. Des amendements visaient aussi à maintenir les allocations au-delà de deux ans en cas de formation dans l’enseignement et dans tous les métiers en pénurie.
“Le fait que seulement 18 % des chômeurs âgés de 55 ans et plus remplissent les conditions de carrière a légitimement suscité de l’émoi“, a commenté le ministre. Mais “la véritable indignation devrait porter sur la dure réalité que cache ce chiffre“, a-t-il souligné. Ainsi, “61 % n’atteignent pas 20 années de passé professionnel ; 46 % n’atteignent pas 15 années et 32 % même pas 10 années“, a-t-il pointé. Et d’ajouter : “Près de 50% des 55 ans et plus qui perdent leur emploi sont réinsérés dans les deux ans, et seuls 25% restent demandeurs d’emploi après cette période.”
Pour les parents solos, “nous ne considérons pas qu’être maman solo est un motif suffisant pour être au chômage toute sa vie“, a déclaré M. Clarinval, soulignant l’importance d’offrir des structures d’accueil adéquates. Et pour les parents d’un enfant en situation de handicap, “il y a des choses à faire pour aider ces familles, mais certainement pas de les mettre au chômage toute leur vie.” Quant à l’élargissement à tous les métiers en pénurie, David Clarinval a estimé que l’allocation de chômage ne devait pas devenir “une bourse d’étude”.
Quant à l’entrée en vigueur, le ministre a dit avoir bon espoir d’aboutir à un accord global d’ici la semaine prochaine, permettant le vote de la loi-programme sans condition d’arrêté royal sur la réforme du chômage. “Nous avons encore quelques jours pour que tout le monde puisse être rassuré et voter ensemble le texte.“
L’opposition tire ses dernières cartouches pour amender la loi-programme
L’opposition à la Chambre a déposé mercredi, dans une ultime tentative, une série d’amendements à la loi-programme, qui contient notamment la réforme du chômage. Lors de la discussion générale, seuls les groupes de l’opposition se sont exprimés. Ils ont répété tout le mal qu’ils pensent de cette loi-programme.
Pierre-Yves Dermagne (PS) a souligné le caractère “dégueulasse” des réformes pour une catégorie de la population. Sofie Merckx (PTB) a parlé de mensonge de la majorité pendant la campagne électorale. François De Smet (DéFI) a accusé le gouvernement de “ne pas récompenser l’effort”. Pour Sarah Schlitz (Ecolo-Groen), “ce n’est pas une réforme, c’est une punition collective”.
Plusieurs amendements ont donc été déposés. Ils ne seront pas renvoyés au Conseil d’État, le Vlaams Belang ayant annoncé dès mardi qu’ils ne soutiendraient plus de telles demandes. Les 50 voix nécessaires pour un renvoi ne peuvent pas être atteintes.
Le PS a notamment mis en avant une étude de la Ligue des familles parue dans la presse le matin-même. Sur cette base, les socialistes ont proposé de préserver le droit aux allocations pour les parents d’enfants en situation de handicap, les “parents solos” ou encore les familles où le conjoint travaille en horaires décalés. Les socialistes ont aussi demandé que les périodes de congé parental ou de crédit-temps soient prises en compte dans le calcul du droit au chômage.
Ecolo-Groen a pour sa part proposé d’immuniser totalement les plus de 55 ans et de ne pas exclure les aidants-proches. DéFI a de son côté proposé, comme les écologistes, d’élargir la possibilité de conserver ses allocations au-delà de deux ans en cas de formation dans l’enseignement et dans tous les métiers en pénurie, alors que la loi-programme ne le prévoit qu’en cas de formation aux métiers de la santé.
Quant au PTB, il s’est interrogé sur l’absence d’offre d’emploi finale proposée au chômeur.
La majorité devrait rejeter ces amendements et approuver, la semaine prochaine, la loi-programme telle qu’elle a été adoptée en commission. L’Arizona s’est contenté d’amendements sur l’entrée en vigueur. Les mesures fiscales seront effectives lors de leur publication au Moniteur belge. Quant à la réforme du chômage, elle est bien maintenue au 1er janvier 2026 et ne sera plus conditionnée à l’adoption d’un arrêté royal délibéré en Conseil des ministres. Cette exigence du partenaire Vooruit est levée à la suite d’un accord intervenu en kern sur la taxe sur les plus-values. “Bien joué Bouchez”, s’est exclamé Vincent Van Quickenborne (Open Vld). “Le train sera lancé alors que la taxe sur les plus-values n’a même pas encore été approuvée en première lecture.” Pour le libéral flamand, cette loi-programme, ce sont surtout des “taxes, taxes, taxes.”
Des tracts contre la réforme lancés dans l’hémicycle de la Chambre
Des tracts sur lesquels était écrit en noir “sécurité sociale”, “sociale zekerheid”, maculés de sang, ont été lancés mercredi soir dans l’hémicycle de la Chambre. Une quinzaine de personnes, issues de syndicats ou encore du “gang des vieux en colère”, se sont, de cette manière, opposés à la réforme du chômage en cours de discussion à la Chambre.
Avec Belga – Photo Belga





