Quelque 200 personnes manifestent à Bruxelles à l’appel d’Abdullah Öcalan, chef du PKK

La manifestation avait lieu ce matin sur la place du Luxembourg, devant le Parlement européen, à l’initiative du Congrès des Sociétés démocratiques du Kurdistan en Europe (KCDK-E) et du Mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK-E).
La mobilisation fait suite à l’appel du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, à dissoudre le parti et à déposer les armes après 40 ans de lutte armée contre l’État turc.
Lors d’une déclaration historique faite fin février, Abdullah Öcalan avait appelé au démantèlement du PKK dans le but d’instaurer la paix entre les Kurdes et la Turquie – où la lutte armée pour une plus grande autonomie du peuple kurde fait rage depuis des décennies dans l’est du pays. La dissolution du PKK pourrait être le début d’une paix durable dans la région, selon le fondateur du parti kurde.
Les militants bruxellois expliquent soutenir cet appel à la paix et à la dissolution du PKK. Selon eux, cela pourrait marquer la prochaine étape vers une normalisation des relations entre l’État turc du président Recep Tayyip Erdogan et le peuple kurde. Ils continuent toutefois d’exiger la libération d’Abdullah Öcalan, âgé de 75 ans, afin notamment que celui-ci soit en mesure de se présenter aux prochaines élections. Le leader du PKK est détenu dans une prison sur l’île d’Imrali depuis 26 ans.
“Opportunité historique”
Selon les manifestants, “une opportunité historique” se présente aujourd’hui et bénéficiera également à l’Union européenne. La Turquie est un pays candidat à l’UE depuis 1999, mais au vu de la détérioration continue de la démocratie, de l’État de droit et des droits fondamentaux dans le pays, les négociations sont au point mort depuis juin 2018. Une démocratisation de la Turquie avec une représentation des Kurdes pourrait permettre un nouveau rapprochement entre l’UE et la Turquie, selon les activistes.
Belga – Photo : Belga/Timon Ramboer