Quatre ans de prison pour un gynécologue coupable de viol

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné, jeudi matin, un gynécologue âgé de 61 ans à une peine de quatre ans de prison ferme, pour viol et attentat à la pudeur sur l’une de ses patientes en novembre 2016.

Le prévenu a fait preuve de mépris pour l’intégrité sexuelle de la victime, alors qu’on est en droit d’attendre d’un gynécologue qu’il soit respectueux de l’intimité d’une femme“, a exposé le président. Le tribunal, pour déterminer la peine, a tenu compte de la gravité des faits mais aussi de l’absence de remise en question du prestataire de soins qui, lors de l’instruction d’audience, a “accusé à tort la victime de tous les maux, n’hésitant pas à dire qu’elle consommait des stupéfiants et qu’elle était complexée par sa poitrine, afin de tenter de la décrédibiliser”.

“La parole des femmes a été entendue”

L’Observatoire féministe des violences faites aux femmes (OFVFF) s’est constituée partie civile aux côtés de Tatiana, la plaignante. Maître Dushaj, avocate de l’association insiste sur l’avancé que représente ce jugement : « les faits de viol ou d’attentat à la pudeur, qui ont été établis, ont non seulement causé un préjudice personnel à la victime directe du médecin, mais également aux droits fondamentaux de toutes les femmes que l’association s’est donnée pour objet social de défendre. En d’autres mots encore, toutes les femmes sont préjudiciées quand un gynécologue commet des faits tels que ceux qui sont reprochés au prévenu ».

Viviane Teitelbaum, présidente de l’association rappelle « qu’en Belgique neuf victimes sur dix de viols n’osent pas porter plainte ou demander de l’aide, pour différentes raisons : parce que le violeur est un proche, un collègue ou une personne qui a autorité sur elles ; parce que la victime a peur de ne pas être entendue, d’être traitée de menteuse comme dans cette affaire-ci, d’affronter seule la justice, de subir des représailles ou d’être rejetée de son milieu familial ou social ; parce que, injustice supplémentaire, c’est sur elle que retombe la honte ».

J.M. avec Belga, Photo, Belga