Proximus: les syndicats dénoncent la communication et ne veulent pas entendre parler de licenciements
Plusieurs responsables syndicaux déplorent la manière dont communique la direction de Proximus alors qu’un plan de transformation est sur la table au sein de l’opérateur télécom. Les syndicats ne veulent pas entendre parler de licenciements secs.
Mardi, la CGSP avait évoqué des “bruits de couloir” selon lesquels quelque 2.000 emplois seraient menacés au sein de Proximus. En soirée, un porte-parole de l’entreprise s’est contenté d’indiquer que le budget 2019 et un plan à trois ans avaient été approuvés lors d’un conseil d’administration mardi après-midi. Mais l’entreprise cotée n’a pas dévoilé le contenu de ce plan, renvoyant à la publication, jeudi avant l’ouverture de la Bourse, d’un communiqué de presse. Une commission paritaire extraordinaire réunissant direction et syndicats est prévue avant cela, jeudi dès 8h. D’ici là, la cotation de l’action Proximus reste suspendue. De son côté, le vice-Premier ministre Kris Peeters a évoqué mercredi, à l’issue d’une entrevue avec la CEO de Proximus, Dominique Leroy, la possibilité de 1.900 licenciements et de 1.250 embauches au sein de l’entreprise publique.
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“Ce que je retiens, c’est que madame Leroy préfère informer les politiques avant les organisations syndicales représentatives du personnel. Ce n’est pas dans les habitudes de la maison“, déplore Jean-Claude Philippon, du syndicat SLFP. Quant au scénario évoqué par Kris Peeters, s’il se confirme, il serait “indécent” et représenterait “une solution de facilité” de la part du management, poursuit Jean-Claude Philippon. “On n’en parle pas pour l’instant mais Proximus verse chaque année environ 500 millions d’euros de dividendes. Madame Leroy demande que le personnel paie pour maintenir le dividende à niveau mais ne faudrait-il pas plutôt demander aux actionnaires de faire un effort? “
Proximus, et avant cela Belgacom et la RTT, a subi de nombreuses transformations et, à chaque fois, le personnel s’est adapté, souligne encore le responsable du SLFP. Du côté du syndicat chrétien, Ben Coremans juge également la communication de la direction “peu respectueuse“. “Nous nous attendions à ce que les travailleurs soient informés en premier et seulement après, le politique. La concertation doit avoir lieu où elle doit avoir lieu”, estime le responsable de l’ACV (CSC). A la CSC-Transcom, le permanent Philippe Daxhelet se dit “surpris” de cette manière de faire.
“D’habitude, on a des informations au préalable.” “On verra jeudi ce qui est annoncé et on réagira en fonction mais si ce sont des licenciements purs et durs, il est clair que l’on va avoir un petit problème car, pour nous, ce sera inacceptable“, poursuit Philippe Daxhelet, en rappelant, au passage, qu’un précédent plan de départs anticipés, lancé en 2016 au sein de Proximus, continue à produire ses effets, avec des départs prévus encore en 2019. Enfin, du côté de la CGSP, on ne cache pas son inquiétude par rapport à ce qui pourrait être annoncé jeudi. “Nous entendons les bruits de couloir mais nous attendons d’avoir une communication officielle. Nous ne voulons pas faire d’annonces qui pourraient nuire aux discussions à venir“, indique Laurent Malengreau.
Belga/Photo: Dominique Leroy, CEO de Proximus (Belga)
■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant, Thierry Dubocquet et Aristide Kobenan.