Procès pour double assassinat : Beby Ngongi se dépeint comme un homme à la “discipline de fer”
De son passé de délinquant à sa passion pour les sports de combat, Beby Ngongi s’est longuement livré vendredi matin devant la cour d’assises de Bruxelles dans le cadre d’un procès pour double assassinat.
La présidente l’a laissé dérouler son récit, duquel il ressort que l’accusé avait “une discipline de fer” et qu’il admirait sa mère, “son héroïne”. Beby Ngongi est accusé d’avoir été payé pour commettre les assassinats d’une mère et de sa fille, en mars 2022 à Kraainem.
L’homme de 41 ans a évoqué son enfance difficile, sa mère l’ayant élevé seule avec peu de moyens. “Certains ont comme héros Batman ou Superman, moi mon héroïne c’est ma mère”, a-t-il affirmé. “L’école c’était pas waw”, a poursuivi Beby Ngongi, mais l’adolescent qu’il était, fan de Bruce Lee, s’est mis au kick-boxing. “C’était mon échappatoire. Je ne buvais pas, je ne prenais pas de drogue. J’étais bon en plus”, a-t-il dit. Mais c’était “l’époque des bandes urbaines à Bruxelles” et le jeune homme s’y est frotté. “Oui, j’ai fait des vols, des agressions… Mais c’était sur des autres gars de la bande urbaine. C’était racketter un téléphone ou un training”, a-t-il dit, avant d’évoquer ses déboires avec la police, les délits de faciès, le racisme et les arrestations sans motif dont il aurait été victime.
Beby Ngongi, vêtu d’un sweat à capuche et arborant une longue barbichette grisonnante, a ensuite versé dans un laïus sur les sports de combat, sa passion. Outre le kick-boxing, il a pratiqué le karaté shotokan, le karaté kyokushinkai, la boxe anglaise, le ju jitsu, le cross combat, le MMA… Mais, a-t-il averti, “les sports de combat ce ne sont pas les arts martiaux. Les arts martiaux c’est spirituel”.
L’accusé a terminé sa longue intervention sur son rituel quotidien au moment des faits. “Je me levais à 04h00 tous les jours, je méditais puis je faisais mes étirements. Ensuite, je m’occupais de mon fils. Je préparais son petit-déjeuner: des céréales, des œufs et des épinards. Pas de sucre. La vie, faut avoir une discipline de fer, sinon vous n’y arriverez jamais”, a-t-il prêché.
Pierre Devalet, Beby Ngongi et Vincent Léglise sont accusés d’avoir pris part à l’assassinat de Magali Wagner, âgée de 46 ans, et de sa fille, Coline, âgée de 17 ans, commis à Kraainem la nuit du 23 au 24 mars 2022, les deux premiers comme auteurs et le troisième comme complice.
Les victimes sont la compagne et la belle-fille de Pierre Devalet. Elles ont été égorgées, après avoir été droguées, dans la maison où elle vivait avec Pierre Devalet à Kraainem. Selon l’enquête, le couple formé par Pierre Devalet et Magali Wagner battait de l’aile et cette dernière avait mis un ultimatum à son compagnon pour qu’il quitte leur domicile à la fin du mois de mars 2022.