Procès Encro : une “distribution” d’années de prison dans un procès pour “l’exemple”, dénonce un prévenu
Le procès Encro tenu en première instance devait “servir d’exemple”, a soutenu jeudi, devant la cour d’appel de Bruxelles, un prévenu. Condamné à sept ans de prison pour avoir transporté des stupéfiants, dans le cadre d’un vaste trafic entre la Belgique et l’Amérique du Sud, l’homme n’a pas contesté sa culpabilité mais a dénoncé une peine trop sévère.
Quelque 700 années de prison cumulées. C’est ce que le tribunal correctionnel de Bruxelles avait énoncé le 29 octobre 2024 pour 119 des 128 prévenus au procès Encro.
Énoncé? “Distribué” plutôt, a estimé Didier M. Si, lors du prononcé du jugement, la présidente du tribunal avait souligné avoir jugé “des personnes” et non pas “une masse”, l’argument n’a pas fait mouche auprès du quinquagénaire. “Je me suis pris sept ans pour six trajets et l’immatriculation de véhicules servant au transport” de drogue. Auparavant, “je n’étais jamais tombé dans des travers”, a-t-il insisté, tandis que “d’autres prévenus, récidivistes, et qui ont “fait plus de trajets” ont écopé de la même peine. “Alors oui, je me pose des questions sur la justice”, a-t-il poursuivi, citant une condamnation équivalente dans un autre dossier pour un “baron de la drogue”.
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Pour le deuxième acte de cet énorme procès, l’homme a affirmé “jouer la transparence”. “Je sais que ce que j’ai fait est grave”, a-t-il reconnu en se pliant à l’interrogatoire de la juge. Éprouvé par la prison – la surpopulation qui y règne mais aussi “l’état des cellules, où on n’enverrait même pas son chien dormir” et la violence d’un codétenu -, il espère du sursis en deuxième instance “pour prouver qu'(il n’est) pas que cette personne”, a-t-il adressé à la présidente lors de son instruction d’audience.
Selon le Bruxellois, il aurait participé au trafic en 2021 pour rembourser ses dettes liées à une faillite.
Belga





