Procès des attentats : l’avocat de pompiers demande à ce qu’ils soient aussi reconnus comme victimes
L’audience de ce mercredi devant la cour d’assises de Bruxelles est majoritairement consacrée aux prises de parole des institutions belges s’étant portées parties civiles au procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles. Plusieurs avocats se relaient ainsi pour évoquer les préjudices subis par chacune d’entre elles.
Le cas de l’aéroport de Zaventem ayant déjà été présenté mardi, la journée de mercredi voit défiler les conseils de la Stib, de la SNCB, de l’État belge du Service d’incendie et d’aide médicale urgente (Siamu) et des forces de l’ordre.
Mes Ciccarone et Venet concluront ensuite de concert la plaidoirie du collectif d’avocats dont l’intervention avait débuté mardi passé. S’ensuivront les prises de parole de plusieurs pénalistes de la partie civile extérieurs à ce groupe. Ceux-ci devraient plaider mercredi en fin d’après-midi et jeudi matin, avant de laisser la place aux avocats de la défense. Ces derniers ayant demandé un délai pour revoir leurs arguments, ils ne se lanceront cependant que mardi 20 juin.
11h38 – “L’État a été meurtri dans sa chair et dans ses valeurs”
“L’État n’a pas de haine, mais il est meurtri dans sa chair et dans ses valeurs.” C’est par ces mots que Me Ornella Ciccarone, qui représente l’État belge, partie civile au procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, a introduit mercredi sa plaidoirie. L’avocate a livré un hommage aux agents de l’État “brisés“ par un travail pour lequel “ils s’étaient engagés“.
“Nous, citoyens, avons vécu cette tragédie comme une attaque contre nos valeurs. Pour l’État belge, il s’agissait d’apporter une réponse pertinente“, a expliqué la pénaliste. “L’État, et plus spécifiquement le SPF Intérieur, est régisseur en matière de sécurité, il a le devoir de garantir cette sécurité aux citoyens en se coordonnant avec l’ensemble de ses partenaires (…). L’État est l’employeur des agents qui sont intervenus et 90 d’entre eux ont été en incapacité de travail après les attentats. C’est pourquoi le SPF s’est porté partie civile.”
“Réaliser les premières constatations, prendre en charge les blessés, gérer la menace… voilà ce qui a été demandé aux agents de l’État dans le chaos qui régnait. C’est bien loin de ce qu’on s’imagine quand on s’engage“, a poursuivi Me Ciccarone. “Ces agents, ils ont laissé une partie d’eux à l’aéroport et dans le métro. Ils étaient préparés ? Mais préparés à quoi ? À récupérer des morceaux de corps ? À l’odeur ? Au silence ? 27 heures de travail pour certains, une éternité et de la culpabilité de ne pouvoir aider tout le monde. Ce travail pour lequel ils s’étaient engagé les a brisés.”
S’attaquant par avance à quelques arguments de la défense, la femme de loi a qualifié de “surréalisme à la belge” la volonté de certains avocats de la défense de faire jouer le droit de la guerre pour disculper leurs clients. “Vous étiez en guerre en 2016 ?“, a-t-elle interrogé le jury. “Non, la Belgique n’était pas en guerre, pas plus en 2016 qu’en 2014 (année des premiers départs en Syrie, NDLR)“. “Un procès c’est un puzzle, quand on force pour faire rentrer une pièce, ça se voit“, a encore illustré Me Ciccarone. “Si votre puzzle représente l’Atomium mais qu’il manque quelques pièces, comme c’est toujours le cas dans un procès, ce n’est pas pour ça que vous ne pouvez pas voir de quoi il s’agit.”
En désignant les accusés, la pénaliste a ensuite assuré que le risque d’être reconnu coupable pouvait transformer “des lions en lapins“.”Si on les écoute, on a que des agneaux dans ce box, mais n’oubliez pas qu’ils ont tous une chose en commun : la fourberie.”
Enfin, la pénaliste a rappelé les souffrances et le traumatisme engendrés par les attaques sur les victimes. “On ne s’en remet jamais. Pour eux, pour les héros du 22 mars, pour les familles, pour l’État, justice doit être rendue. Pas par vengeance, mais avec bon sens“, a-t-elle conclu.
13h07 et 13h51 – Le 11e juré effectif est récusé
La présidente de la cour d’assises chargée de juger les attentats du 22 mars 2016 a suspendu les débats mercredi midi afin de délibérer sur le cas du 11e juré effectif. Celui-ci a découvert il y a quelques jours qu‘il connaissait l’une des parties civiles, la personne en question travaillant dans la même entreprise que lui.
Les plaidoiries des parties civiles auraient dû reprendre après la traditionnelle interruption matinale. La présidente a cependant expliqué avoir une “petite difficulté” avec le 11e juré. Il s’avère en effet qu’une femme, l’une de ses supérieures hiérarchiques, s’est portée partie civile à la fin du mois de mars et que le juré ne s’est pas rendu compte directement qu’il connaissait ce nom. Ce n’est que lors d’une récente plaidoirie des parties civiles, lors de laquelle plusieurs noms de victimes figuraient sur un diaporama diffusé devant la cour, qu’il a fait le lien. Selon la présidente, qui a souligné qu’il n’y avait pas de relation privée entre les deux personnes, le 11e juré a manifesté sa volonté de continuer à exercer son rôle.
Celui-ci a confirmé et précisé que la femme en question est, certes, directrice dans la société où il travaille mais qu’il y a deux niveaux hiérarchiques entre eux deux. “Je ne pense pas que cela influence mon jugement dans un sens ou un autre, vu mes relations avec cette personne“, a expliqué le 11e juré à la cour.
Les débats ont ensuite été suspendus brièvement afin de permettre à la défense de se positionner. La plupart des avocats des accusés ont demandé à ce que le juré soit récusé, étant donné le lien de subordination existant entre lui et sa supérieure hiérarchique. Pour Me Virginie Taelman, avocate de Bilal El Makhoukhi, la situation est “problématique“. “On sait que ce juré est investi, qu’il prend des notes. Mais il y a cette question du lien de subordination qui est existant et qui donne une apparence de partialité“, a-t-elle développé, rejointe dans son propos par Me Isa Gultaslar, l’avocat de Sofien Ayari. Le conseil d’Osama Krayem a, elle aussi, partagé cette position. “Je suis fort embêté pour monsieur le 11e juré“, a renchéri Jonathan De Taye, conseil d’Ali El Haddad Asufi, reconnaissant l’investissement du jury dans ce procès depuis plusieurs mois. Mais il faut une application stricte de la loi, a-t-il estimé, demandant à récuser le 11e juré. “Si une situation similaire s’était présentée concernant l’un des trois magistrats de la cour (la présidente et ses deux assesseurs, NDLR), la question (de récuser ou non) ne se serait pas posée“, a illustré l’avocat. “C’est très très compliqué (comme situation)“, a abondé Me Laure Pinilla, qui défend les intérêts de Mohamed Abrini. “C’est un rôle vraiment ingrat pour les avocats de la défense de devoir prendre ce genre de décision.” Ce qui l’a convaincue de rejoindre la position de ses confrères et d’elle aussi demander la récusation du juré, c’est qu’elle n’aurait pas réfléchi si cela avait concerné un des trois magistrats. “Le droit est insensible, mais il s’applique à tous.” Les conseils de Hervé Bayingana Muhirwa et des frères Smail et Ibrahim Farisi s’en sont, quant à eux, remis “à la sagesse de la cour“.
Pour le ministère public, il faut être “particulièrement prudent” en matière de récusation, selon les mots de la procureure fédérale Paule Somers. À ses yeux, de simples soupçons d’un manque d’impartialité ne sont pas suffisants pour récuser le 11e juré. “Nous n’avons pas à douter pour notre part, vu qu’il s’est signalé lui-même“, a-t-elle ajouté. Au nom des parties civiles, Me Adrien Masset a indiqué partager la position du ministère public.
Juste avant de suspendre les débats, la présidente de la cour a demandé aux accusés si l’un d’eux souhaitait s’exprimer sur cette question. Salah Abdeslam a alors pris la parole. “C’est regrettable, car il ne reste plus que trois semaines avant le délibéré“, a-t-il déclaré, soulignant également l’honnêteté du juré. “Mais, malheureusement, la loi doit être appliquée…“, a-t-il conclu, suscitant des sourires narquois dans les rangs des parties civiles.
La présidente a pris la question en délibéré peu après 12h15 et a rendu son arrêt à la reprise des audiences. Il a ainsi été décidé de récuser le 11e juré effectif en raison de ses liens de subordination.
13h30 – “Vous serez puni pour ça, ici et dans l’au-delà”
“Messieurs les accusés, vous avez lâchement assassiné une sœur et vous serez punis pour ça, ici et dans l’au-delà, au nom d’Allah“, a lancé mercredi aux accusés Me Hamid El Abouti, l’avocat de la famille de Loubna Lafquiri, tuée dans le métro le 22 mars 2016. Le conseil de deux autres victimes, Me Bernard Ayaya, a, lui, invité les accusés à saisir la fleur qui leur a été tendue par certaines des victimes venues témoigner devant la cour d’assises chargée de juger ces attaques.
Pour l’avocat de la famille Lafquiri, qui a dit espérer que ses paroles resteraient gravées dans la tête des accusés jusqu’au dernier jour de leur “misérable vie“, Loubna était une “bonne musulmane“. Elle menait le djihad à sa façon, en aidant les gens dans son entourage, a-t-il expliqué.
Lors de sa plaidoirie, Me El Abouti a rappelé aux jurés le parcours de sa cliente. Le matin du 22 mars, elle a déposé ses enfants à la crèche et à l’école, avant de monter dans le métro. Trois minutes avant l’explosion à la station Maelbeek, elle a envoyé un message à sa sœur, qui devait prendre l’avion depuis le Maroc, pour lui demander d’être prudente car un attentat venait d’avoir eu lieu à l’aéroport. “Jusqu’au dernier moment, elle a pris soin de ses proches“, a souligné l’avocat. La victime se trouvait à quelques mètres du kamikaze Khalid El Bakraoui et n’avait aucune chance de survivre. “Elle n’a pu être identifiée que par son ADN et des objets personnels. Sa mère a déclaré qu’ils avaient espéré la retrouver même si elle était complètement brûlée. Imaginez la souffrance de ses proches de savoir que personne ne repose dans sa tombe“.
Loubna Lafquiri était professeur d’éducation physique dans une école primaire de Schaerbeek. “Elle voulait élargir le monde et les horizons des enfants et des femmes par le biais du sport“, a situé Me El Abouti. Selon sa sœur, Loubna était très touchée par la vie de certaines femmes musulmanes qui sortaient à peine de chez elles et n’interagissaient qu’avec d’autres femmes. Elle a donc fondé une ASBL pour les réunir. “Elle représentait ce que les terroristes détestent : une femme musulmane moderne engagée dans l’intérêt des enfants et des mères“, a pointé l’avocat.
Me Bernard Ayaya, qui défend deux familles victimes des attentats, s’est également montré très sévère à l’égard des accusés, fustigeant leur “ingratitude” envers la Belgique. La plupart d’entre eux sont nés et ont grandi dans ce pays et y ont été façonnés, a-t-il relevé. “On aurait encore pu comprendre que des Syriens viennent mettre des bombes sur le territoire belge car la Belgique faisait partie de la coalition“, a-t-il poursuivi. “Mais ce sont les fils de ce pays qui attaquent leurs frères et sœurs, leurs amis et familles, et connaissances…” L’avocat s’est ensuite plus particulièrement adressé aux accusés Hervé Bayingana Muhirwa et Osama Krayem (absent de la salle d’audience, comme tous les jours depuis presque le début du procès), qui ont tous deux connu la violence et l’injustice, l’un lors du génocide au Rwanda, l’autre dont les parents seraient originaires de Palestine. Ils pouvaient choisir de combattre la violence ou de la reproduire et tous deux ont choisi la seconde option, voulant faire subir cette violence aux autres, a résumé Me Ayaya. “Ils ont décidé d’appliquer la loi du talion (œil pour œil, dent pour dent, NDR) aux innocents.“
Dans un message d’espoir, l’avocat a, enfin, invité les accusés à saisir la fleur qui leur avait été tendue par plusieurs victimes venues témoigner devant la cour au mois d’avril, dont l’ancien basketteur professionnel Sebastien Belin. “J’espère que le fait de vous tendre la main vous éloignera de la haine, du sadisme qui vous anime“, a-t-il conclu.
15h21 – L’avocat de pompiers demande à ce qu’ils soient aussi reconnus comme victimes
L’avocat de plusieurs officiers du Service d’incendie et d’aide médicale urgente (Siamu) de la région de Bruxelles-Capitale a demandé mercredi après-midi à la cour d’assises chargée de juger les attentats du 22 mars 2016 à ce que les premiers intervenants soient eux aussi reconnus comme victimes de terrorisme.
Me Nicolas Estienne, qui défend sept pompiers du Siamu, dont six ont été parmi les premiers intervenants à la station de métro Maelbeek et le septième déployé à l’aéroport, est revenu sur la “descente aux enfers” que ses clients ont vécue le 22 mars 2016. Cela pour tenter de sauver les vies d’un maximum de personnes malgré des conditions épouvantables, en devant enjamber des cadavres, des corps carbonisés ou mutilés.
“Ils ont connu l’enfer ce jour-là“, a résumé l’avocat de ces hommes du feu. Selon lui, le mot qui résume le mieux leur situation est “l’impréparation“. “Ils nous ont tous dit ne jamais avoir vu cela. Rien ne prépare à cela“, à une telle barbarie, à un mélange d’Hiroshima et de Nagasaki (deux villes japonaises victimes des bombes atomiques lors de la Seconde Guerre mondiale, NDLR), a-t-il illustré.
“Aucun pompier que je représente n’est sorti indemne du 22 mars 2016“, a résumé Me Estienne, évoquant le stress post-traumatique avec lequel ils vivent depuis lors.
L’avocat a déploré que ses clients et l’ensemble des premiers intervenants ne soient pas reconnus comme victimes directes ou indirectes des attentats. Ils ne rentrent en effet “dans aucune des cases pour se voir reconnaître par l’État le statut de victimes du terrorisme“, a-t-il regretté, estimant que ces personnes sont des victimes “tertiaires” des attaques.
Pour l’avocat, les hommes du feu ont bel et bien été victimes des activités d’un groupe terroriste. Il a dès lors formulé un souhait à l’attention de la cour : “que la motivation de l’arrêt qui sera rendu sur la culpabilité accorde enfin aux pompiers, et plus généralement aux premiers intervenants, la reconnaissance qu’ils attendent depuis plusieurs années : celle qu’ils ont été victimes de terrorisme. Cela ne sera que rendre justice à la bravoure et à l’héroïsme dont ils ont fait preuve le 22 mars 2016“, a conclu Me Estienne.
Dans la foulée de cette plaidoirie, deux avocates de neuf agents de la police aéronautique travaillant à l’aéroport de Zaventem le jour des attentats ont pris la parole pour revenir sur cette matinée qui a changé la vie de leurs clients ainsi que celles des victimes et de nombreux Belges.
“Chacun de nos clients a été bombardé par des tâches qui ne leur revenaient normalement pas. Ils ont essayé d’aider le plus grand nombre de victimes possibles” sur une scène de guerre et dans un chaos total, a développé Me Barbara Huylebroek. Et cela malgré le danger et alors qu’ils ignoraient qu’une 3e bombe, celle abandonnée par Mohamed Abrini, aurait pu exploser.
L’une des policières que l’avocate défend a vu son collègue perdre une de ses jambes à la suite de la seconde explosion tandis qu’elle a reçu un éclat métallique dans la tête.
Me Huylebroek a pointé une grande différence entre ses clients et les accusés. “Eux éprouvent encore aujourd’hui un sentiment de culpabilité, car ils n’ont pas pu aider tout le monde, car ils n’avaient pas les bonnes informations, pas le bon équipement“. Ce sentiment, les accusés ne l’ont, eux, jamais exprimé, a-t-elle fustigé. “Au contraire, chacun d’entre vous a montré un désintérêt pour la souffrance des victimes“, leur a lancé l’avocate. “On vous a vus papoter entre vous, discuter. Le seul moment où vous avez réagi, c’est lors de la plaidoirie de Me Venet (mardi, lorsqu’elle a qualifié les accusés dans le box d’assassins, NDLR). Vous avez agi comme si ce procès ne vous concernait pas.”
“Mr Abdeslam, on est d’accord sur un point, la loi doit être appliquée”, a-t-elle adressé à l’accusé, qui, justement à ce moment-là, discutait avec Mohamed Abrini et qui, durant la matinée, avait demandé à ce que la loi s’applique et à ce qu’un juré effectif soit récusé. “Vous êtes tous responsables de l’une des plus grandes tragédies pour notre pays au cours des dernières décennies“, a-t-elle encore dit aux accusés. “Mais le pays est debout“, a conclu Me Huylebroek.
“Le 22 mars 2016, c’était le monde à l’envers“, a enfin commenté sa consœur Me Saskia Kerkhofs. “C’était une scène de guerre, une action collective pour tuer, où chacun des accusés y a mis du sien pour porter atteinte à notre monde vertueux.”
“Pour certains, ce n’était même pas le monde à l’envers mais la fin du monde“, a-t-elle ajouté. Certains des policiers ont en effet quitté leur poste de travail depuis lors car ils ne supportaient plus de revivre chaque jour la souffrance des victimes et les odeurs de brûlures et de sang, d’avoir le poids de la culpabilité de ne pas avoir réussi à sauver davantage de victimes, a-t-elle expliqué. “Les accusés ont renversé notre monde vertueux le 22 mars. Messieurs les jurés, le pouvoir vous appartient de le remettre à l’endroit.”
16h29 – “Un voile noir” est tombé sur la Stib le jour des attentats
Le 22 mars 2016, “la Stib est aussi victime d’un acte de haine. Ce jour-là, un voile noir est tombé”, a regretté mercredi Me Pierre Monville, qui représente la société de transport en commun bruxelloise au procès des attentats à Bruxelles. Le pénaliste a souligné le comportement “exemplaire” des employés de la Stib après l’attaque dans la station Maelbeek et les conséquences que ces dernières ont eu sur les travailleurs.
Déroulant un récit de la funeste journée, l’avocat a rappelé que si le métro n’avait pas été arrêté après les deux explosions à l’aéroport c’est parce que cette opération est conditionnée à un ordre des autorités policières et que celles-ci n’avaient rien communiqué en ce sens. Il est ensuite revenu sur l’héroïsme des conducteurs des métros concernés par l’explosion et sur la solidarité dont on fait preuve des “dizaines de leurs collègues qui se sont mobilisés pour la tâche prioritaire à ce moment-là : faire sortir les milliers de personnes bloquées dans le métro”. “Après le 22 mars, toutes les professions ont été touchées”, a poursuivi l’avocat. Les équipes techniques ont dû évacuer des bassines dans lesquelles se trouvait ce que vous pouvez imaginer. Heureusement, ces bassines étaient couvertes. L’équipe d’intervention a dû procéder à l’enlèvement de la rame endommagée…” Les conséquences de l’explosion à Maelbeek se sont faites sentir durant des mois dans les couloirs du métro. Outre la peur et le sentiment de culpabilité largement répandus chez les employés de la Stib, la méfiance des voyageurs a plombé l’ambiance de travail. Me Monville a aussi dénoncé une stigmatisation des agents de religion musulmane qui ont dû subir les remarques, parfois à la limite de l’agression, de certains usagers.
Rappel des faits
Dix hommes sont accusés dans ce procès. Oussama Atar, présumé mort en Syrie, fait défaut. Huit autres – Mohamed Abrini, Osama Krayem, Salah Abdeslam, Sofien Ayari, Bilal El Makhoukhi, Hervé Bayingana Muhirwa, Ali El Haddad Asufi et Smail Farisi – sont accusés d’assassinats et de tentatives d’assassinat dans un contexte terroriste ainsi que de participation aux activités d’un groupe terroriste. Un neuvième, Ibrahim Farisi, doit uniquement répondre de ce dernier chef.
Le 22 mars 2016, deux explosions ont retenti peu avant 08h00 à l’aéroport de Zaventem. Un peu plus d’une heure plus tard, une nouvelle explosion s’est produite dans la station de métro Maelbeek. Ces attaques terroristes ont fait 32 morts et des centaines de blessés.
Belga