Prime corona de 500 euros : “C’est un miroir aux alouettes”, selon la FGTB Bruxelles
Dans le cadre des discussions sur l’accord interprofessionnel, le gouvernement fédéral, réuni en comité restreint, a trouvé un accord pour la mise en place d’une prime unique de 500 euros net maximum pour les travailleurs d’entreprises qui ont enregistré de bons résultats durant la crise.
Estelle Ceulemans, secrétaire générale de la FGTB Bruxelles, rappelle que cet accord proposé par le fédéral est “une proposition de médiation”. Avant d’ajouter : “La définition d’une médiation, c’est une entreprise permettant de concilier ou réconcilier. Mais pour nous, c’est un échec. Dans une médiation, on doit mettre tout le monde autour de la table. Les organisations patronales se réjouissent de cette proposition de médiation, ce qui montre un certain déséquilibre”.
“Ce chèque, c’est un miroir aux alouettes : très peu de travailleurs auront cette prime de 500 euros. Le non-marchand, par exemple, risque de ne pas bénéficier cette prime”, précise Estelle Ceulemans. “La paix sociale s’annonce très compliquée”. Elle rappelle que des discussions s’annoncent encore difficiles concernant le salaire minimum, les pensions et les heures supplémentaires, faute d’accord interprofessionnel trouvé entre les divers secteurs.
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“Si les patrons refusent, il n’y aura d’accord sur rien”
Du côté des partis, les réactions sont mitigées concernant cet accord. Paul Magnette, président du Parti Socialiste, a expliqué sur Twitter que cet accord sera conditionné à une hausse du salaire minimum. “La hausse du salaire minimum est un combat fondamental pour les socialistes et fait partie intégrante de la proposition de cette nuit. Si les patrons refusent celle-ci, il n’y aura d’accord sur rien et ce sera la liberté totale de négociation salariale”, dit-il.
Le président du MR Georges-Louis Bouchez a répondu sur Twitter à son homologue du PS : “La menace n’est jamais une bonne méthode. L’accord du gouvernement est très clair: la Loi de 1996 comme réformée en 2015 s’appliquera. Si tout le monde s’en tient aux accords, tout se passera bien. Il faut du sang froid pour une négociation sereine”, a-t-il écrit.
De son côté, le président de Vooruit Conner Rousseau a également mis en avant la nécessité de relever le salaire minimum. “Ceux qui travaillent dur doivent y gagner (“vooruitgaan” en néerlandais). C’est ce que fait ce gouvernement : des salaires minimums plus élevés, des salaires plus élevés et une prime supplémentaire de 500 euros dans les entreprises et les secteurs qui ont bien fonctionné”, a-t-il lancé sur Twitter.
Dans l’opposition, la N-VA estime que cet accord et les négociations risquent de “coûter des milliers d’emplois”. “La patate chaude est renvoyée vers les différents secteurs où la pression sera désormais très forte pour que l’on paie à tout le monde une telle prime, même si la dernière année a été une année désastreuse pour de nombreuses entreprises“, estime le député fédéral Bjorn Anseeuw.
■ Interview d’Estelle Ceulemans, secrétaire générale de la FGTB Bruxelles, par Fabrice Grosfilley dans Toujours + d’Actu.