Près d’un Bruxellois sur quatre est fumeur
En cette Journée mondiale sans tabac, les chiffres interpellent : près de 23 % des Bruxellois fument encore, selon les dernières données relayées par BELTA. C’est plus qu’en Flandre (17 %) et qu’en Wallonie (20 %). Malgré les campagnes de prévention, Bruxelles reste la région où le tabagisme est le plus enraciné.
Les fumeurs bruxellois sont majoritairement âgés de 25 à 65 ans, souvent issus de milieux socio-économiques précaires. Près d’un quart d’entre eux fument encore à l’intérieur, exposant leur entourage à la fumée secondaire, notamment les enfants.
L’organisation BELTA (Belgian Lung and Tuberculosis Association ), qui réunit la VRGT (Association flamande pour les soins respiratoires) et le FARES, pointe un manque de sensibilisation dans la capitale. “La diversité culturelle bruxelloise rend les messages de prévention plus complexes. Une communication ciblée est essentielle“, insiste-t-elle.
Le tabagisme ne concerne plus seulement les adultes. Selon la Fondation contre le cancer, plus de la moitié des jeunes Belges entre 15 et 20 ans ont déjà expérimenté tabac ou vapotage. Les cigarettes électroniques, en particulier les vapes jetables, gagnent du terrain malgré leur interdiction depuis janvier 2025. BELTA alerte : certaines contiendraient jusqu’à dix fois plus de nicotine que la limite autorisée. “Les jeunes y ont encore facilement accès, notamment via les réseaux sociaux ou les commerces de nuit“, déplore l’organisation.
Face à cette réalité, BELTA lance un appel au prochain gouvernement bruxellois. Elle plaide pour une campagne médiatique d’envergure, un meilleur remboursement des consultations chez les tabacologues – encore trop peu connus du grand public – et un soutien accru aux jeunes fumeurs. L’organisation propose aussi d’augmenter le nombre de séances remboursées à huit par an, contre quatre actuellement.
“Arrêter de fumer est un parcours difficile, rarement réussi du premier coup. Mais avec l’aide d’un tabacologue, les chances de succès sont multipliées par quatre“, conclut BELTA, qui appelle à un engagement politique fort pour construire une “société sans tabac”.
■ Reportage d’Alice Dulczewski, Gauthier Flahaux et Manu Carpiaux