Près de la moitié des personnes sans-abri sont en rue depuis au moins deux ans

Près de la moitié des personnes sans-abri vivent en rue depuis deux ans au moins et deux tiers n’ont aucune source de revenus, selon une enquête réalisée fin septembre à Bruxelles par la campagne “400Toits”, rapporte cette plateforme dans un communiqué. 

La campagne 400Toits réunit une dizaine d’associations oeuvrant pour la fin du sans-abrisme. Elle organisait au mois de septembre la troisième édition de l’opération “Face-à-face pour un logement”. Il s’agit d’une enquête de terrain, consistant à interviewer pendant trois soirées des personnes sans-abri sur leur profil et leurs besoins. 167 personnes y ont répondu, sur 468 rencontrées lors de l’action, par 250 bénévoles, indique la campagne 400Toits.

Parmi les participants, une majorité d’hommes âgés entre 46 et 59 ans. “Près d’un tiers des participants souffrent d’un problème de santé chronique lié à un ou plusieurs organes vitaux (foie, reins, estomac, poumons, cœur). 30 % ne parviennent pas à subvenir à l’ensemble de leurs besoins essentiels (comme se laver, changer de vêtements, aller aux toilettes, trouver de la nourriture et de l’eau potable). Presque la moitié des personnes sans-abri n’ont aucune activité qui leur apporte de la joie et de l’épanouissement. Enfin, 30 ans, c’est le nombre le plus élevé d’années passées en rue parmi les participants.“, révèle l’enquête. 

Près d’une personne sur deux a déclaré avoir déjà été battue ou attaquée depuis qu’elle est sans-abri.

Préoccupants

Si les résultats sont majoritairement identiques aux éditions précédentes (2017 et 2018), ils restent préoccupants”, commente Adrienne Vanvyve, coordinatrice de la Campagne 400Toits. Les auteurs de l’étude ont observé une “hausse significative des femmes ayant un degré de vulnérabilité élevé (de 28,6 % en 2017 à 50 % en 2020), c’est-à-dire nécessitant un logement durable avec un accompagnement intensif.” La proportion de  personnes qui ont dû être hospitalisées “au moins une fois au cours des 6 derniers mois” est en augmentation également, passant de 14,9 % en 2018 à 21 % en 2020, précise Adrienne Vanvyve. 

Hébergement

La campagne, réalisée en pleine crise sanitaire, révèle également la difficulté d’accès à l’hébergement puisque “la moitié des participants n’ont eu accès à aucun type d’hébergement depuis mi-mars, malgré les efforts du gouvernement bruxellois.”

Face à ces constats alarmants, la campagne 400Toits continue de prôner l’instauration d’une politique structurelle pour la fin du sans-abrisme. Cela fait écho à la résolution adoptée le 24 novembre dernier par le Parlement européen demandant à l’Union européenne et à ses États membres de mettre fin au sans-abrisme d’ici 2030 ”, conclut Adrienne Vanvyve.

Rédaction