Pourquoi le dispositif BE-Alert n’a pas été activé après l’attentat? Le Centre de crise justifie
Après l’attentat terroriste qui a touché Bruxelles ce lundi, le dispositif BE-Alert n’a pas été activé. La conférence des bourgmestres s’en étonne, et notamment Vincent de Wolf, à la tête d’Etterbeek.
En situation d’urgence, les autorités peuvent activer le dispositif BE-Alert afin d’avertir chaque citoyen par SMS, e-mail ou appel vocal. Cette alerte peut concerner une zone précise, comme un stade, un quartier, une commune, une région ou même le pays tout entier.
Lundi soir, lors de l’attentat et ensuite mardi, lors de la fuite de l’auteur des coups de feu, le système n’a pourtant pas été activé. “Pour moi, c’est incompréhensible“, réagit Vincent De Wolf, Bourgmestre d’Etterbeek. “Le Premier ministre avait dit aux Bruxellois, environ 1,2 million de personnes, de restez chez eux, d’éviter les déplacements inutiles. BE-Alert est fait pour ça. Il y a des milliers de Bruxellois qui sont connectés, il suffit de faire un SMS et tout le monde le sait tout de suite“, regrette-t-il.
Le Centre de crise National justifie son choix
BE-Alert n’est pas systématiquement activé en cas d’urgence. Ne pas y recourir, après l’attentat relève d’un choix du Centre de crise National, pilotant le système. “On était le soir, les gens étaient chez eux pour la plupart. On s’est dit qu’envoyer un SMS à 1,2 million de Bruxellois n’était pas opportun, ou qu’il y avait plus efficace. On a préféré une communication de masse, via les médias, nos canaux sociaux et notre site web“, justifie Antoine Iseux, porte-parole du Centre de crise National.
L’alerte doit aussi comprendre des recommandations urgentes à suivre. Ce n’était pas le cas : “Les forces de l’ordre, dans la cellule de crise, n’ont pas dit qu’il y avait une recommandation urgente, par exemple, d’évacuer le centre-ville ou d’absolument rester chez soi. De la même manière, mardi matin, il n’y avait pas de recommandation urgente de ce type”, rappelle Antoine Iseux.
Le sujet abordé en conférence des bourgmestres
Ces explications ne sont pas suffisantes pour le mayeur d’Etterbeek, qui a soumis le sujet ce mercredi matin en conférence des bourgmestres : “Je ne dis pas ça pour donner des leçons. Je dis ça pour qu’à l’avenir, ça fonctionne mieux et que ce soit préventif. J’ai mis ça à l’ordre du jour de la conférence et tous les collègues étaient d’accord avec moi“, assure Vincent De Wolf.
“On a contacté Madame Lavaux (Directrice générale de safe.brussels, ndlr), on demande à la Haute fonctionnaire qu’elle vienne dans 15 jours. C’est elle qui est le cordon ombilical entre Bruxelles et le fédéral. Elle viendra, et a promis de faire le nécessaire“, ajoute le bourgmestre.
Depuis 2021, BE-Alert a été utilisé à plus d’une trentaine de reprises à Bruxelles, principalement pour demander aux citoyens de rester calfeutrés suite à des dégagements de fumée.
■ Reportage de Maël Arnoldussen, Loïc Bourlard et Stéphanie Mira