Rassemblement pour la libération d’Ahmadreza Djalali, dans le couloir de la mort en Iran depuis huit ans

Des militants d’Amnesty International manifestent ce jeudi devant le Consulat de Suèdeafin d’exiger des autorités la libération du médecin irano-suédois Ahmadreza Djalali, professeur invité à la Vrije Universiteit Brussel (VUB), et témoigner leur solidarité avec sa famille.

■ Explications sur place de Bryan Mommart

Ahmadreza Djalali, dans le couloir de la mort en Iran depuis huit ans, a entamé mercredi une nouvelle grève de la faim. “La seule manière de faire entendre ma voix dans le monde est d’entamer une grève de la faim” à partir du 26 juin, estime-t-il, selon son épouse Vida Mehrannia.

Le 15 juin, les Suédois Johan Floderus, un diplomate de l’UE détenu en Iran depuis avril 2022, et Saeed Azizi, arrêté en novembre 2023, ont été libérés par Téhéran en échange de Hamid Noury, 63 ans, ancien haut responsable de l’administration pénitentiaire iranienne qui purgeait une peine de prison à perpétuité en Suède. Mais Ahmadreza Djalali, condamné à mort en Iran en 2017 pour “espionnage” au profit d’Israël et menacé d’exécution, n’a pas été inclus dans cet échange. Dans un message audio envoyé à l’AFP le 19 juin, l’universitaire a demandé des comptes au Premier ministre suédois Ulf Kristersson, l’accusant de l’avoir “laissé ici (en Iran, NDLR), sans défense”.  “En tant que médecin, Ahmadreza ne sait que trop bien que son état physique fragile rend une grève de la faim potentiellement fatale, mais il ne voit pas d’autre option. Il souffre d’arythmie cardiaque, de bradycardie, d’hypotension, de gastrite chronique, d’anémie et d’une perte de poids extrême à la suite de ses deux précédentes grèves de la faim”, a ajouté Mme Mehrannia dans un communiqué transmis à l’AFP mardi.

“Ce médecin, mari aimant et père de deux enfants, souhaite retrouver sa famille. Il veut à nouveau servir la société en tant que médecin dévoué. Il veut être à nouveau reconnu et traité comme un être humain. Ahmadreza implore aujourd’hui le monde entier de l’aider. Il veut que cette brutalité sans fin cesse.” Le gouvernement suédois assure de son côté avoir tout fait pour obtenir sa libération, sans succès, car Téhéran refuse de discuter son cas, ne reconnaissant pas sa nationalité suédoise.  “Notre choix se jouait entre: permettre Johan et Saeed de rentrer, ou tout laisser tomber. C’est la brutale vérité, mais j’ai un grand respect pour la déception” de l’épouse de M. Djalali, a réagi auprès de la chaîne SVT le Premier ministre suédois. Mme Mehrannia doit s’entretenir mardi prochain avec le ministre suédois des Affaires étrangères. Joint par l’AFP, le ministère n’a pas immédiatement réagi.

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27 juin 2024 - 18h41
Modifié le 27 juin 2024 - 18h49