Plan taxi : soupçons de fraude dans les octrois de licence

Suite et visiblement pas fin de la saga du plan taxi. Depuis le mois d’octobre, les chauffeurs peuvent introduire une demande afin d’obtenir leur licence. Mais des soupçons de fraude pour déposer son dossier en priorité fleurissent au sein du Parlement bruxellois.

Ces derniers jours, de nombreux témoignages nous alertent sur des possibles fraudes.” L’interpellation du député bruxellois Hicham Talhi (Ecolo) à Rudi Vervoort (PS) au Parlement bruxellois ce mardi n’est pas passée inaperçue. J’ai posé une question parlementaire au ministre compétent pour voir si, effectivement, un formulaire mis à disposition du grand public le 21 octobre à 10h15 avait déjà été rentré avant. Il s’avère que oui. Donc ça pose la question : est-ce que tous les candidats qui voulaient obtenir une licence de taxi avaient le même niveau d’information“, explique le député à notre micro ce mercredi.

En réponse, le ministre-président mentionne l’importance de la déontologie des agents publics. “Je n’ai pour ma part pas été informé de ces hypothétiques pratiques. Pour rappel, les statuts de la fonction publique imposent à l’agent de remplir ses fonctions avec loyauté, conscience et intégrité. (…) Pour tout manquement à ces principes, une procédure disciplinaire peut être engagée et aboutir à une sanction“, rétorque-t-il.

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Mais pour Hicham Talhi, ce code de déontologie n’est pas suffisant. “Ce que je demande dans ma question parlementaire, c’est que des contrôles puissent être effectués pour que les personnes soient traitées sur un pied d’égalité.

Du côté des taxis, cette nouvelle affaire illustre un manque de vigilance au sein de l’administration. “Il faut que l’administration communique en disant qu’elle enquête effectivement sur cette affaire et qu’elle dise ce qu’il en est“, estime Sam Bouchal, porte-parole de la Fédération des taxis bruxellois. Pour lui, une remise en question de l’administration est nécessaire pour éviter ce genre de problème à l’avenir.

■ Reportage de Romain Vandenheuvel, Pierre Delmée et Nicolas Scheenaerts