Plan propreté : trois bourgmestres s’opposent à la collecte hebdomadaire des sacs blancs

La récolte des sacs-poubelles passera de deux à une fois par semaine dans 10 communes bruxelloises. Cette réforme annoncée par le ministre Alain Maron (Ecolo) ne fait pas l’unanimité parmi les bourgmestres bruxellois. Trois d’entre eux se sont ouvertement opposés à cette mesure, dont Benoît Cerexhe (Les Engagés), invité dans Les Experts.

Alain Maron (Ecolo), ministre en charge de la Propreté publique, a présenté une nouvelle réforme concernant la gestion des déchets dans la région de Bruxelles-Capitale. Tout d’abord, les sacs oranges, contenant les déchets organiques, seront rendus obligatoires dès le 1er mai 2023 dans toutes les communes bruxelloises. Cette réforme vise à diminuer la quantité de déchets présents dans les sacs blancs, dont le contenu est composé actuellement d’environ 40% de déchets organiques. De plus, Alain Maron proposait de réduire la fréquence de ramassage des sacs-poubelles, passant de deux fois semaine à une seule fois par semaine.

► Voir aussi | Poubelles : réforme sensible, l’édito de Fabrice Grosfilley

Pour le ramassage des poubelles, seules 10 communes sur les 19 seront concernées. Elles feront partie d’une phase test, permettant de voir s’il est ou non possible d’étendre cette mesure à toute la région, y compris dans les communes plus densément peuplées. Les 10 communes choisies sont Auderghem, Berchem-Sainte-Agathe, Bruxelles-ville (uniquement Haren et Neder-over-Hembeek), Evere, Ganshoren, Jette, Uccle, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre.

Cette mesure ne fait cependant pas l’unanimité. Trois bourgmestres ont d’ores et déjà émis leurs réticences dans La DH, ce mardi. Christian Lamouline (Les Engagés), bourgmestre de Berchem-Sainte-Agathe, et Sophie de Vos (DéFI), bourgmestre d’Auderghem, se joignent à Benoît Cerexhe (Les Engagés), bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre, pour faire part de leur mécontentement.

Selon eux, cette réforme viendrait trop tôt. Ils estiment que limiter la récolte des déchets mènerait sans doute à une augmentation des déchets laissés en rue, alors qu’ils déplorent déjà une grande quantité de poubelles à l’abandon sur leurs territoires respectifs. À leurs yeux, il faudrait donc commencer par régler ce problème-là avant de prendre d’autres mesures.

Des lieux de collecte fixes ?

Invité dans Les Experts, samedi dernier, Benoît Cerexhe estime qu’il faudrait d’abord vérifier que le tri des déchets organiques soit bien pris en charge par les citoyens avant de limiter le ramassage des poubelles. De plus, il souhaite que des poubelles rigides soient utilisées plutôt que des sacs-poubelles : “Sur mon territoire, j’exigerai que cela se passe dans des contenants rigides“, dit-il, afin d’éviter que les sacs organiques soient “éventrés par des renards ou des corneilles“. Il estime également qu’il faudrait des lieux de collecte fixes, pour éviter que les citoyens se rendent dans d’autres communes pour déposer leurs poubelles.

Du côté de Molenbeek, une commune qui n’est pourtant pas encore concernée par la réforme, Gloria Garcia Fernandez (MR), échevine de la Propreté publique, craint pour la suite : “On se base sur des communes moins denses avec des populations différentes pour faire une phase test. Mais Woluwe, ce n’est pas Molenbeek”, dit-elle dans la DH.

■ Benoît Cerexhe, bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre, invité dans Les Experts 

Emilie Vanhemelen – Photo : BX1

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13 septembre 2022 - 13h10
Modifié le 13 septembre 2022 - 13h10