Pierre-Yves Dermagne (PS) propose la légalisation du cannabis, le MR balaie l’idée

Selon le vice-Premier ministre, “cela n’a plus de sens d’utiliser les moyens de nos forces de police et de la justice pour du cannabis.”

Le vice-Premier ministre PS, Pierre-Yves Dermagne, estime dans une interview accordée au journal L’Avenir jeudi, qu’il faut en finir avec la prohibition et que l’État doit encadrer la vente de cannabis.

Interrogé sur des réformes qui permettraient de mieux affecter les moyens consacrés à la police et à la justice, Pierre-Yves Dermagne estime qu’une réforme s’impose: “on doit envisager la légalisation du cannabis en Belgique. Cela n’a plus aucun sens de continuer de poursuivre, d’arrêter et de mettre en prison des personnes dans des affaires liées à la consommation ou à la vente de cannabis. Il faut purement et simplement légaliser le cannabis et organiser sa vente, comme l’Allemagne est en train de le décider“.

Sur les quatre pays voisins de la Belgique, trois ont soit dépénalisé, soit vont légaliser la consommation et la vente, souligne encore le vice-Premier ministre PS. “Cela n’a plus de sens d’utiliser les moyens de nos forces de police et de la justice pour du cannabis. Il y a des formes de criminalité bien plus graves et plus impactantes pour la vie en société. Concentrons les moyens de la police et de la justice sur toute une série de comportements qui sont délétères“, poursuit Pierre-Yves Dermagne.

Le socialiste se prononce en outre pour davantage qu’une “simple dépénalisation“, estimant qu'”il faut pouvoir organiser et contrôler la production, mais aussi la vente. Et permettre ainsi d’en tirer des recettes pour l’État.”

La réponse du MR, partenaire de majorité

Le MR ne soutient pas l’idée d’une dépénalisation du cannabis telle que la prône le PS. A ses yeux, ce n’est pas le moment d’envoyer un tel signal dans la population.

Cela vient à contretemps. Aujourd’hui, les difficultés causées par la consommation de drogue, en particulier de drogue dure, posent des problèmes dans les villes. Ce n’est pas le moment d’envoyer un signal de dépénalisation, de laxisme“, a souligné le président du parti, Georges-Louis Bouchez, au micro de Bel-RTL.

Les libéraux francophones ne se disant pas fermés au débat mais insistent sur la nocivité du cannabis pour la santé. Ils plaident aussi pour des sanctions visant les consommateurs de drogue dure afin de les inciter à suivre un trajet de soins.

Belga