Petite enfance : les milieux d’accueil à tarifs abordables insuffisants dans les quartiers vulnérables

 

À Bruxelles, les milieux d’accueil dont le coût est lié au revenu familial ne sont pas forcément situés dans les quartiers qui en ont le plus besoin, révèle un rapport de l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse (IBSA).

Deux types de milieux d’accueil de la petite enfance coexistent en Région bruxelloise : les milieux d’accueil libres de déterminer leur tarif, généralement plus coûteux, et les milieux d’accueil dont le coût est lié au revenu familial, plus abordables. Ces derniers sont-ils situés dans les quartiers les plus vulnérables?, s’est interrogé l’IBSA. La réponse est non, pas particulièrement.

Aucun lien n’a été établi entre le contexte socio-économique de la petite enfance et le taux de couverture lié au revenu au niveau des quartiers“, pointe l’Institut qui, pour son analyse, a pris en compte le revenu et la composition de la famille, le logement, l’origine (UE-hors UE) et le marché du travail. Autrement dit, les milieux d’accueil les plus abordables, à tarification liée au revenu, ne sont pas particulièrement situés dans les quartiers plus précarisés ou vulnérables.

En 2019, un peu plus d’un enfant sur quatre (26,13%) avait une place dans un milieu d’accueil à un prix dépendant du revenu familial. Il faut noter que ce chiffre est nettement inférieur au taux de couverture général, sans spécification de tarif, c’est-à-dire prenant en compte la totalité des places, qui est de 41,07 %.

Dans 52 quartiers résidentiels, le taux de couverture lié au revenu est supérieur à la moyenne régionale. Mais seuls 17 de ces quartiers
sont situés dans le Pentagone ou la première couronne, alors qu’ils sont 35 dans la seconde couronne, observe encore l’IBSA. “En outre, le nombre de quartiers ayant un taux de couverture lié au revenu est plus élevé dans la seconde couronne que dans la première, notamment aux frontières de la Région.”

Toutefois, les quartiers résidentiels (qui ont été préférés comme unités d’analyse aux communes car ces dernières ne forment pas des ensembles homogènes) ayant un taux de couverture élevé lié au revenu se concentrent principalement aux frontières de la Région (“seconde couronne”). Or, les populations les moins favorisées économiquement vivent plutôt dans le “croissant pauvre” de Bruxelles.

Appel au gouvernement bruxellois

La Région bruxelloise s’était engagée dans sa Déclaration de politique générale à “soutenir les crèches et autres milieux d’accueil aux tarifs proportionnés aux revenus des parents, situés dans des quartiers au taux de couverture inférieur à la moyenne régionale“, rappelle l’IBSA. Les auteurs de l’étude appelle les responsables publics à accorder une “attention supplémentaire” au profil socio-économique des quartiers “afin que les milieux d’accueil de la petite enfance à coût abordable soient disponibles là où le besoin est le plus élevé.”

Rédaction 

Lire l’étude de l’IBSA