“Nos corps, nos soins, nos choix” : un colloque pour lutter contre les violences gynécologiques et obstétricales

Lola Clavreul était l’invitée du 12h30 pour évoquer l’événement “Nos corps, nos soins, nos choix”. 

Le 9, 10 et 11 juin, un colloque va être organisé pour lutter contre les violences gynécologiques et obstétricales. Un événement mis en place par la Fédération des centres pluralistes de planning familial, ou le FCPPF. L’objectif est de lutter contre toutes formes de violences pendant le suivi gynécologique, la grossesse ou l’accouchement. Ces violences peuvent prendre plusieurs formes, comme la pratique du point du mari, l’expression abdominale ou des moqueries pendant les différentes séances. “Avec cet événement, on veut contribuer à cette libération de la parole. Le but est aussi de se rendre compte que c’est un vécu partagé”, explique Lola Clavreul, la directrice du FCPPF.

Parfois, des violences peuvent également être perçues dans des pratiques courantes comme la césarienne. “La césarienne n’est pas une violence en soi lorsqu’il y a le consentement de la personne. Elle le devient à partir du moment où elle sert davantage l’intérêt du médecin que celui du patient”, explique-t-elle.

Pour les femmes qui subissent ces différentes violences, les dégâts peuvent être sérieux. “En plus de la douleur physique, les victimes peuvent perturber leur parcours de soins dans le sens où elles évitent de retourner chez le médecin. Ce qui peut engendrer des problèmes de dépistage en cas de problème. Cela éloigne les femmes des consultations.”

Le problème s’aggrave en fonction de la couleur de peau et de l’éducation

Ces violences touchent près d’une femme sur cinq selon une étude. Et ce chiffre augmente en fonction de la couleur de peau et du niveau d’éducation. “En effet, on passe à une femme sur quatre lorsqu’elle n’est pas blanche et une sur trois lorsque le niveau d’éducation est plus problématique.”

Pour la directrice du FCPPF, il est très important de préciser qu’il ne s’agit pas d’une chasse contre l’une ou l’autre personne. “Il s’agit d’un problème structurel. Ce ne sont pas des individus malveillants qui seraient l’exception. À travers l’exposition et le colloque, on veut montrer à quel point le système médical est imprégné de sexisme et tend à déposséder les femmes de leurs corps et de leurs choix.”

Actuellement, il n’existe pas de cellule pour faire face aux femmes victimes des violences gynécologiques et obstétricales. “C’est le nœud du problème”, explique Lola Clavreul. “Au centre de planning, on peut les accueillir, les écouter et faire un suivi médical éventuellement. Mais il n’y a pas de centre spécialisé. Il y a donc encore beaucoup de travail à faire.”

■ Une interview de Lola Clavreul par le 12h30

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30 mai 2023 - 14h37
Modifié le 30 mai 2023 - 14h37