Mort de Badr Bouissi à la gare de Bruxelles-Nord : deux accusés reconnus coupables de meurtre

Le jury de la cour d’assises de Bruxelles a reconnu, jeudi peu après minuit, Mohamed Aberkane et Walid Ait Ramadane coupables du meurtre de Badr Bouissi commis le 18 juin 2022 devant la gare de Bruxelles-Nord.

En se basant sur les images de vidéosurveillance et divers témoignages, les jurés ont retenu la “détermination” de Mohamed Aberkane au moment de frapper la victime avec son arme, la violence du coup et la zone visée (le thorax). De plus, l’absence de lésions défensives sur le corps de Badr Bouissi prouve que celui-ci a été frappé par surprise. Ces éléments montrent, selon le jury, que l’accusé “ne pouvait avoir d’autre intention que de donner la mort“. En outre, les moyens utilisés par Mohamed Aberkane lors de sa fuite (changement d’apparence, utilisation de plusieurs téléphones, etc.) indique qu’il savait avoir fait quelque-chose de grave.

Le trentenaire avait reconnu au début du procès être l’auteur du coup de couteau mortel, mais avait nié une quelconque volonté de tuer. Sa défense avait plaidé la requalification en coups et blessures ayant entrainé la mort sans intention de la donner.

Concernant Walid Ait Ramadane, il ressort de l’arrêt lu en audience publique par la présidente de la cour, Anne Leclercq, que cet accusé ne pouvait pas ignorer que la victime était grièvement blessée au moment où il l’a poursuivie, faite tomber et frappée à coups de pied. “La victime était toujours en vie lorsque Walid Ait Ramadane lui a porté des coups“, a ajouté le jury. “Il s’est donc associé au meurtre en coopérant, en frappant la victime au sol et en la laissant à l’agonie.”

L’homme affirmait ne pas avoir vu le coup de couteau reçu par la victime et ne pas avoir compris qu’elle était à l’article de la mort. Ses avocats avaient plaidé la même requalification que pour Mohamed Aberkane.

Un “désintérêt manifeste

Au sujet de SV., les jurés ont noté qu’elle n’avait pu que voir ce qu’il s’était passé. Elle ne pouvait donc pas ignorer le péril qui menaçait Badr Bouissi et avait néanmoins choisi de ne pas lui porter secours. Son “désintérêt manifeste” pour la victime au moment des faits a également été mis en évidence. Elle a donc été déclarée coupable de non-assistance à personne en danger.

Enfin, Mehdi Mohamed Ali El Ouazzani a été acquitté par les membres du jury. Ceux-ci ont considéré que l’homme avait, comme il le prétendait, tenté d’aider la victime en le plaçant en position latérale de sécurité.

Le 18 juin 2022, peu avant 05h00, la zone de police Bruxelles-Nord avait été appelée pour une bagarre sur la place située devant l’une des sorties de la gare du Nord. Les trois patrouilles dépêchées sur les lieux avaient découvert un jeune homme gisant au sol, inconscient. Le décès de celui-ci avait rapidement été constaté par les secours. La victime avait été identifiée comme étant Badr Bouissi, un homme âgé de 26 ans. Le médecin légiste avait établi par la suite que le décès résultait d’un coup de couteau dans le cœur.

Belga – Photo : Belga

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06 juin 2024 - 07h39
Modifié le 07 juin 2024 - 13h01