Mort d’Adil à Anderlecht : nouvelles accusations de racisme et de harcèlement à l’encontre du policier impliqué

Le policier impliqué dans la collision fatale au jeune Adil Charrot fait l’objet de nouvelles accusations, rapporte lundi la RTBF.

Des accusations qui émanent de cinq collègues qui travaillent dans la même unité que lui. Sont épinglés, une nouvelle fois, des faits supposés de racisme à l’égard de collègues d’origine étrangère et des comportements harcelant vis-à-vis de collègues féminines, précise la chaîne publique. Réaction de la hiérarchie : Le policier est suspendu par mesure d’ordre avec une retenue de 25 pourcents de son salaire.

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Le décès d’Adil Charrot remonte au 10 avril 2020. Ce soir-là, ce jeune Anderlechtois de 19 ans, sans antécédent judiciaire, meurt après une course-poursuite engagée par plusieurs véhicules de police. Les motifs de cette prise en chasse n’ont jamais été éclaircis.

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Dix-huit policiers avaient adressé une lettre de dénonciation dans laquelle ils faisaient état de premières accusations de racisme et de harcèlement à l’encontre du policier impliqué dans la collision mortelle. Ce dernier avait ensuite été déplacé dans un autre service, le service trafic.

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Hasard du calendrier, c’est ce lundi que se tiendra le prochain conseil de police, à huis clos, souligne encore la RTBF. L’affaire y sera probablement abordée, d’après nos sources.

Les riverains jugent les sanctions à l’encontre des policiers impliqués dans ce genre de dossiers trop faibles. Le bourgmestre de Saint-Gilles, Jean Spinette, rappelle qu’il y a des procédures à respecter avant de renvoyer des policiers. Des explications qui ne suffisent pas a apaiser les citoyens.

Un audit externe commandé par les bourgmestres

Les trois bourgmestres de la zone et le chef de corps annoncent à La Libre qu’un audit va être réalisé par un organisme externe. Il analysera le fonctionnement des services de contrôles internes et les procédures disciplinaires de la zone Midi.

L’objectif est de collaborer avec les services de la zone dans le cadre d’un plan d’action sur les discriminations, la diversité et les préjugés. Le service formation-coaching de la zone de police a recruté une doctorante spécialisée en la matière. Il est également question d’équiper les policiers en bodycams pour les interventions.

Selon la bourgmestre de Forest, Mariam El Hamidine, les cas de racisme et de violence sont des cas isolés qui ne représentent pas l’ensemble des forces de l’ordre. Trois cas reviennent fréquemment : Un cas de racisme en 2015, le cas du commissariat de Démosthène en 2020 et celui d’Adil la même année. Dans ces affaires ,les policiers avaient été sanctionnés sans être écartés des rangs de la police.

Selon le chef de corps, même si ces affaires ne sont pas excusables, il n’y a pas de racisme structurel au sein de la zone de police.Sur 350 plaintes reçue par la police chaque année en moyenne, une dizaine concernent des accusations de racisme ou discrimination, partage le chef de corps.

Explications d’Anaïs Corbin avec Belga – Photo : Belga / Dirk Waem

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19 février 2024 - 09h09
Modifié le 19 février 2024 - 13h06