La mise à l’honneur jeudi de Ken Loach par l’ULB continue à diviser. Débat sur le plateau de #M

La remise ce jeudi par l’Université libre de Bruxelles (ULB) des insignes de docteur honoris causa au cinéaste britannique Ken Loach continue d’être critiquée par la communauté juive et une partie de la société civile. Ceux-ci l’accusent en effet d’antisémitisme. Yohan Benizri (CCOJB) et le professeur de l’ULB Mateo Alaluf débattent dans #M.

“Il y a aujourd’hui une division majeure à l’intérieur de l’ULB et à l’extérieur de celle-ci, sur la question de savoir si Ken Loach devait être honoré. Or une cérémonie comme celle-là a pour but de rassembler la communauté universitaire. Ken Loach est un falsificateur de l’histoire à des fins politiques. Il y a son association à la pièce Perdition (NDLR: pièce de théâtre) et puis son refus de condamner Ken Livingstone, lorsqu’il est suspendu du patri travailliste anglais pour antisémitisme. On lui demande alors s’il va le condamner et il dit ‘non’.  Ken Loach n’est pas quelqu’un d’honorable'”, explique Yohan Benizri, président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB).

De son côté, le professeur de sociologie de l’ULB Mateo Alaluf trouve complètement infondées les accusations d’antisémitisme à l’encontre du réalisateur britannique. “Si on veut lutter contre l’antisémitisme, et c’est pour moi une préoccupation essentielle, il faut être très attentif vis-à-vis des discours trompeurs. Et ne pas banaliser l’antisémitisme en taxant des personnes aussi honorables que Ken Loach d’être antisémite négationniste. Ce qui se passe en réalité – et ce que beaucoup de personnes, dont Hervé Hasquin (NDLR: ancien recteur de l’ULB), qui est un ami du  Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ) – ont dit, c’est qu’on n’admet pas que des personnes critiquent la politique israélienne. Et Ken Loach critique durement celle-ci, ce qui est son droit”, souligne Mateo Alaluf.

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25 avril 2018 - 16h23
Modifié le 26 avril 2018 - 16h59