“Mettre le bien-être des Bruxelloises et Bruxellois au centre : voilà la boussole de la CoCoF”
La ministre-présidente du Gouvernement francophone bruxellois Barbara Trachte (Ecolo) a prononcé sa déclaration de politique générale devant le parlement bruxellois ce vendredi. La présidente de la CoCof a assuré que le “bien-être des Bruxelloises et Bruxelloises est au coeur de l’action de la Commission communautaire française”, qui va continuer à investir dans différents secteurs, comme l’enseignement accessible à tous, la culture et le non-marchand. Selon Mme Trachte, les Accords du Non-Marchand, permettent de passer des applaudissements du confinement à des avancées concrètes pour tous ses travailleurs et travailleuses, nombreuses à travers, notamment, des revalorisations salariales et à l’accès gratuit à l’abonnement STIB.
Elle a également dressé un bilan, la “concrétisation d’une ambition : mettre le Social et la Santé au cœur des décisions. Cette déclaration de politique générale est la dernière de la législature. La route ne fut pas simple, les conditions étaient difficiles”, a-t-elle affirmé.
“Je pense aux crises successives, mais également aux inégalités qui se creusent et aux discriminations qui perdurent, à la précarité grandissante, aux problèmes croissants d’assuétudes présents dans notre capitale comme ailleurs, aux effets du dérèglement climatique sur les plus faibles, et bien d’autres problèmes qui ne connaissent pas les frontières du ring. S’est rajoutée la semaine dernière le retour de la menace terroriste: j’ai à ce sujet une pensée pour les familles des victimes, et une pensée pour toutes les personnes affectées, de près ou de loin, par cet événement. Malgré cette route difficile, nous avons, au cours de ces 4 années et quelques mois, renforcé les missions de la CoCoF et préservé ses moyens. Le gouvernement francophone bruxellois a toujours eu comme objectif de ne laisser personne de côté.”
Des moyens importants ont été dégagés grâce à la “CoCoMisation” (ndlr: le transfert de compétences/domaines d’action de la CoCof à la Commission Communautaire commune -, a-telle relevé. Evoquant tour à tour l'”évanescence” de cette déclaration qui évoque un “réel manque de volonté du collège actuel de faire vivre l’institution au service des habitants francophones (MR), le silence autour de l’impact des coupes budgétaires sur la Cocof et le public qui en dépend socialement (PTB), voire un immobilisme dommageable (Les Engagés), l’opposition n’a nullement partagé la positive attitude de la ministre-présidente. “D’aucuns parlent d’un risque d’évaporation de la CoCoF. Comment peut-on sérieusement croire que les missions de la CoCoF puissent disparaître ? Elles sont trop importantes, trop nécessaires, elles perdureront”, a encore dit la présidente de la CoCof.
Nouvelles avancées
En 2024, en concertation avec et les partenaires sociaux, de nouvelles avancées verront le jour: La Plateforme permanente de concertation du non-marchand auprès de Brupartners devrait être instituée par un accord de coopération entre la CoCoF, la COCOM et la RBC. La classification de fonction IFIC (ndlr: appliquée dans le secteur de la santé) pour les secteurs CoCoF relevant de la Commission Paritaire 318 et 332 – première nationale dans ce type de secteurs – verra le jour.
Pour la première fois, la Région a rassemblé ses moyens et ses administrations pour développer une action cohérente pour la Première ligne d’aide et de soins et pour la Promotion de la santé. Il s’agit du Plan Social Santé Intégré, au service des Bruxelloises et des Bruxellois. L’objectif ? Soutenir les personnes qui en ont besoin, chacune selon son niveau de compétence, dans l’esprit de l’universalisme proportionné.
La généralisation de l’EVRAS se poursuivra au bénéfice de la santé et du bien-être des jeunes grâce au travail des 27 centres de planning. En 2024, les soutiens aux associations du secteur ambulatoire prendront une forme pluriannuelle. L’offre en accompagnement social et de santé en première ligne généraliste sera renforcé au niveau de l’accueil et de la coordination. Les équipes d’aide à domicile qui apportent chaque jour un soutien vital aux personnes en perte d’autonomie seront renforcées. Leur back office sera digitalisé pour diminuer leur charge administrative, au profit du travail de terrain. Le gouvernement a renforcé les mesures visant à garantir une aide, un accompagnement, un accueil, ou un hébergement de qualité aux personnes en situation de handicap.
En 2024, le collège terminera le processus administratif des arrêtés d’application du Décret Inclusion. Des moyens dégagés par la CoComisation à destination de « la grande dépendance » renforcent les services d’accueil depuis septembre: plus de 60 équivalents temps plein complètent les équipes. Enfin, les résultats de l’étude relative aux ETA bruxelloises, en vue d’un NEW DEAL, sont attendus pour la fin du premier quadrimestre 2024. Après l’inauguration du nouveau bâtiment de l’Ecole Jules Verne, dépendant de la CoCof, il y a quelques semaines, le LAB Marie Curie accueille ses premiers élèves de 3e année depuis cette rentrée et s’installera dans son nouveau bâtiment, sur le site du CERIA également. A terme deux écoles auront ensemble une capacité de 1.200 élèves.
L’autre projet scolaire d’envergure pour la CoCof porte sur la rénovation et l’extension de l’Institut Alexandre Herlin qui pourra accueillir plus d’enfants en situation de handicap, à partir de 2025. Les écoles de la CoCoF ont, par ailleurs, développé leur offre, avec notamment l’ouverture de nouvelles sections dans l’enseignement ordinaire qualifiant en lien direct avec le marché de l’emploi bruxellois. Par ailleurs, les moyens dédiés à BX1 seront augmentés dans le cadre de leur nouveau contrat de gestion pour la période 2024 -2028.
En 2024, Bruxelles Formation et ses partenaires – les Organismes d’Insertion Socio Professionnelle – proposeront toujours plus de formations de qualité. L’offre de Validation des compétences sera renforcée; La réforme de la formation en alternance atterrira.
L’opposition ne partage pas la positive attitude
Evoquant tour à tour l'”évanescence” de cette déclaration qui évoque un “réel manque de volonté du collège actuel de faire vivre l’institution au service des habitants francophones (MR), le silence autour de l’impact des coupes budgétaires sur la Cocof et le public qui en dépend socialement (PTB), voire un immobilisme dommageable (Les Engagés), l’opposition n’a nullement partagé la positive attitude de la ministre-présidente.
“Très peu de Bruxellois savent ce qu’est la Cocof et quel est son rôle de plus en plus flou d’ailleurs, étant donné la politique menée depuis plusieurs années, par le collège actuel mais également par les précédents, consistant à amputer des prérogatives à cette institution et à la cantonner progressivement à un rôle distributeur de subsides. La cocomisation est venue accentuer ce que l’on peut clairement nommer un déclin de notre institution”, a déploré le chef du groupe MR, Gaëtan Van Goidsenhoven.
Pour Petja Obolensky (PTB), l’austérité annoncée par le gouvernement bruxellois sous forme de coupes budgétaires “inédites” de 200 millions d’euros notamment dans les dépenses de personnel et les subsides facultatifs, aura nécessairement un impact sur les politiques de la Cocof dont les besoins sociaux pour son public vont encore augmenter. Or, on n’entend guère Barbara Trachte en parler. “Force est de constater qu’au bout de cinq ans, le train Cocof 2019-2024 n’a jamais quitté la gare. Cette législature a surtout été marquée par de nombreuses (et longues) études dans tout un tas de domaines qui, si nous en saluons l’utilité, ont tout de même donné l’impression de servir de paravent à un immobilisme dommageable”, a pour sa part soutenu Christophe De Beukelaer (Les Engagés).
Avec Belga