Marché de l’immobilier : “Le PEB est devenu incontournable”

Maison à vendre Immobilier Illustration - Belga Benoit Doppagne

L’importance du PEB, qui reflète la performance énergétique d’un logement, continue de croître sur le marché immobilier, ressort-il vendredi du baromètre annuel publié par le réseau d’agences immobilières ERA. La différence de prix entre les logements classés A et F atteint désormais 44%. Cet écart rend progressivement plus attractif l’investissement dans un logement énergivore en vue de sa rénovation.

Le PEB est devenu incontournable“, a résumé vendredi Johan Krijgsman, CEO d’ERA. “Les acheteurs le demandent explicitement. Nous en avons d’ailleurs fait un critère de recherche distinct sur notre site web.” Contrairement, par exemple, au risque d’inondation. “Ce critère était d’actualité lors des inondations en Wallonie, mais les acheteurs n’y prêtent quasiment plus attention aujourd’hui.”

Le baromètre d’ERA, qui compare les prix de logements aux caractéristiques similaires, révèle une nouvelle hausse des prix de l’immobilier au cours de l’année écoulée. Le prix des maisons a augmenté en moyenne de 1,4% par rapport à 2023, et celui des appartements de 2,4%. “Ces hausses de prix sont inférieures à l’inflation pour la troisième année consécutive“, a souligné M. Krijgsman. Le pic post-pandémique est passé, mais la baisse des taux d’intérêt, conjuguée à ce ralentissement de la hausse des prix, améliore l’accessibilité des logements.

Les prix dans les centres-villes ont même baissé (-0,9%) pour la première fois en douze ans. “Ce phénomène est probablement lié à l’essor du télétravail et à l’importance croissante accordée aux espaces extérieurs depuis la pandémie,” explique-t-on chez ERA.

Les délais de vente s’allongent

A Bruxelles, les prix des appartements sont restés stables (+0,6%) sur l’année écoulée, tandis que les délais moyens de vente se sont fortement allongés, atteignant 142 jours en moyenne, soit 15 jours de plus qu’en 2023. Le baromètre démontre aussi que le prix des appartements, dans la capitale, a grimpé de 10% au cours des cinq dernières années.

En Wallonie, les prix des maisons ont progressé de 1,9%, une hausse comparable à celle de 2023 (2,2%). Depuis 2005, le prix des maisons a augmenté de 87% en moyenne depuis 2005 et de 18,4% depuis 2020. Les délais de vente, en revanche, ont diminué de 6 jours par rapport à 2023, passant de 120 à 114 jours. Au nord du pays, un bien comparable coûte 11% plus cher à Louvain qu’à Anvers, et 39% moins cher à Roulers. Gand, après avoir rattrapé son retard ces dernières années, affiche désormais des prix équivalents à ceux d’Anvers.

Les améliorations énergétiques ont par ailleurs entraîné une hausse des prix de 4,7% l’année dernière. L’écart de prix entre un label D et B atteint 15%, et 13% entre un D et un F, selon ERA. “La crise énergétique a renforcé cette prise de conscience, qui s’inscrit dans la durée.” Par conséquent, les logements énergivores (E et F) ont perdu 1,2% de leur valeur en 2024. Le CEO estime que le marché approche de son niveau plancher, avec une potentielle légère baisse supplémentaire cette année. “Un écart de prix trop important pourrait inciter à acheter un logement énergivore pour le rénover, à condition que la réglementation ne se durcisse pas à nouveau“, a-t-il ajouté.

Belga – Photo : Belga