Lutte contre la criminalité : la Police Judiciaire Fédérale de Bruxelles demande plus de moyens
Son patron demande un audit indépendant pour dresser le bilan des moyens destinés aux grandes zones de police et polices judiciaires du pays.
Depuis le début de l’année, les violences liées au trafic de drogue explosent à Bruxelles, révélait Le Soir en début de semaine. Le quotidien remet le couvert et publie un article dans lequel le directeur de la Police Judiciaire Fédérale (PJF) de Bruxelles, Éric Jacobs, et quatre hauts gradés expriment leur vision inquiétante de la criminalité en région bruxelloise. Selon eux, des organisations criminelles règnent en roi sur certains quartiers, qu’ils vont jusqu’à désigner de “zone de moindre droit”.
Face à ce constat alarmant, Eric Jacobs invite les autorités compétentes à agir, en fournissant notamment davantage de moyens à la PJF bruxelloise. Selon lui, le service traite 30 à 40% des dossiers du parquet fédéral, ce qui réduit le temps consacré aux affaires bruxelloises, pourtant nombreuses et difficiles – ce serait encore pire qu’à Anvers.
Le patron de la police judiciaire bruxelloise demande qu’un audit indépendant soit mené pour évaluer les moyens alloués à chaque grande zone de police et aux polices judiciaires. Il souhaite que les fonds destinés à la police judiciaire fédérale soient similaires à ceux injectés dans les grandes zones de police.
Le cabinet d’Annelies Verlinden réagit
Annelies Verlinden, la ministre de l’Intérieur, indique quant à elle que laisser la police “dans une meilleure situation qu’elle ne l’était au début de mon mandat a toujours été une priorité pour moi, tout comme la lutte contre la criminalité organisée internationale liée à la drogue qui déstabilise notre économie et crée de l’insécurité dans nos rues. C’est précisément la raison pour laquelle notre Police Fédérale – en particulier la Police Judiciaire Fédérale et la Police de la Navigation – a fait l’objet d’investissements importants au cours de cette législature“.
Elle précise également qu’une commissaire nationale aux drogues a été nommée pour “coordonner les efforts des différents services de sécurité et de contrôle, et pour développer la coopération internationale“.
“Quoi qu’il en soit, attirer des personnes pour ces emplois, et qui en plus disposent du profil adéquat, reste un véritable défi. Nous devons donc poursuivre nos efforts dans ce domaine également“, concède-t-elle.”Le modèle de financement rigide offre peu de flexibilité. Il ne facilite pas la relation entre la Police Locale et la Police Fédérale et constitue un fil rouge pour de nombreux défis actuels et futurs, tels que, entre autres, l’agrandissement d’échelle des zones de police locale et le débat sur les missions essentielles et la spécialisation de la Police Fédérale“.
Toutefois, une proposition de nouveau financement est en cours d’élaboration. “Ce financement doit comprendre une clé de répartition viable et raisonnable qui soit durable, mais aussi suffisamment flexible pour pouvoir opérer les ajustements nécessaires“, poursuit son cabinet.
Ma. Ar. – Photo : Belga/Dirk Waem