L’OCAM fait son bilan : “Ces deux dernières années ont été très intenses”
L’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM) a reçu 25.155 documents à analyser l’année dernière, contre environ 20.000 en 2015, selon le rapport annuel du SPF Intérieur publié vendredi. L’intensification de la menace terroriste a engendré un important flux d’informations et le nombre de documents à analyser a plus que doublé par rapport à 2014.
Les deux dernières années se sont révélées “très intenses” pour l’OCAM à la suite des attentats perpétrés en Belgique et dans d’autres pays européens: de l’attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 à Paris à l’attentat à Berlin le 19 décembre dernier, en passant par les attaques terroristes à Bruxelles et Zaventem le 22 mars, Nice le 14 juillet ou encore Charleroi le 6 août. “Nous avons fait face à un tsunami d’informations en 2016 en raison de la menace accrue”, confirme le directeur de l’OCAM Paul Van Tichelt. “Il s’agit d’un grand défi pour nos services car nous endossons désormais de nouvelles tâches, notamment de coordination.”
L’OCAM a également enregistré une hausse des évaluations à partir de 2015, après une période 2012-2014 stable avec un peu plus de 1.000 évaluations annuelles. Leur nombre a atteint un pic de 1.488 évaluations en 2015 avant de redescendre à 1.257 l’année dernière.
Ces statistiques comprennent l’analyse générale de la menace qui pèse sur la Belgique mais également les évaluations ponctuelles en fonction d’événements ou de la présence de certaines personnalités, comme lors de la visite à Bruxelles du président américain Donald Trump. Elles n’englobent toutefois pas les analyses stratégiques de l’OCAM ainsi que les quelque 800 évaluations concernant des combattants à l’étranger (foreign terrorist fighters, FTF) entre l’automne 2015 et la fin 2016.
L’année dernière, l’OCAM a par ailleurs regroupé plusieurs réponses destinées à évaluer la menace lors d’événements rassemblant un grand nombre de personnes. “Ces événements ont été qualifiés de ‘soft targets’ et le niveau de la menace défini dans l’évaluation générale de la menace en Belgique était dès lors d’application”, précise le SPF Intérieur. (Belga)
- Reportage de Marie-Noëlle Dinant et Frédéric De Henau.