Listen Festival : comment la Gare Centrale s’est transformée en club électro le temps d’une soirée
La Gare Centrale avait un air de boîte de nuit ce samedi soir, investie par 1200 festivaliers pour une soirée électro, dans le cadre du Listen Festival.
Quelques heures plus tôt, les voyageurs sont encore nombreux dans la gare où pourtant tout se prépare. Il faut monter la scène et aussi faire oublier les écrans de la SNCB. En quelques heures seulement, il faut transformer toute la salle des guichets. C’est un énorme défi : “Ça demande pas mal d’aptitudes. On va parler de scénographie, de son, de lumière, de placement de bar, tout en respectant les sorties de secours. Il y a énormément de contraintes“, explique Lorenzo Serra, fondateur du Listen Festival. “Par ailleurs, il y a toutes les contraintes qui sont liées à la sécurité dans la ville, à la circulation des automobiles, à la circulation des voyageurs. Il y a 60.000 voyageurs dans la Gare Centrale chaque jour. Je vous laisse imaginer toutes les contraintes qu’on a avec la SNCB, la police locale et la police fédérale, parce qu’évidemment on est sur un lieu public”
Rien que pour rendre cette soirée possible, cela aura demandé plusieurs mois de préparation, 70.000 € de budget et une équipe ce jour-là, de 70 à 80 personnes autour de la passion de l’électro : “Le concept du Listen Festival, c’est de découvrir plein d’artistes en développement dont plus de 60 % sont belges. Donc c’est mettre en avant l’excellence bruxelloise et belge qu’on a dans la culture électronique. Il faut quand même savoir que la Belgique n’a pas à se cacher par rapport à d’autres pays puisque ça fait 50 ans qu’on a cette culture“, fait remarquer Lorenzo Serra.
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A 20h, le hall est bouclé, les artistes peuvent débuter leur sound check. Le duo belge “Promis3” est un peu étonné d’être là : “Pour moi, c’est vraiment irréel. Je passe par la Gare Centrale depuis que j’ai douze ans et je ne l’avais jamais vu avec une telle atmosphère“.
À l’arrivée des premiers festivaliers, il est 22 h. Il n’y a pas encore de foule, la plupart arrivera plus tard dans la nuit. Pourtant tous s’accordent à dire que ce n’est pas une soirée comme les autres. “Il y a de la bonne musique qui est proposée. Il y a aussi le côté insolite d’être dans la Gare Centrale. C’est la première fois qu’on la voit déguisée un petit peu de cette manière“, réagit un fêtard.
La soirée s’est poursuivie jusqu’à 5 h du matin dans ce lieu inattendu, l’ADN du festival, qui fêtera l’an prochain ses dix années d’existence.
■ Reportage de Joachim Vincent, Arnaud Bruckner, Jacques Vermeer et Stéphanie Mira





