L’hiver passe, le sans-abrisme reste, rappelle la Croix-Rouge

Le centre hivernal d’accueil d’urgence de la Croix-Rouge ouvert début janvier rue de Linthout, à Schaerbeek, s’apprête à fermer ses portes à la fin du mois. Sans alternative, cette fermeture contraindra des dizaines d’hommes isolés à retourner vivre dans la rue, a alerté jeudi la Croix-Rouge. Fin mars, le même problème se posera aussi pour des familles avec enfants, dont des bébés.

Alors que la rudesse de l’hiver s’éloigne peu à peu, le retour des beaux jours n’est pas une bonne nouvelle pour tout le monde. “Ils s’appellent Ahmed, Jean, Luka… Pendant deux mois, ils ont trouvé refuge au centre d’hébergement d’urgence de Schaerbeek. Un lit au chaud, des repas, une oreille attentive”, un répit appelé à prendre fin.

Le centre “Linthout”, installé dans une ancienne maison de repos, a ouvert le 7 janvier dans le cadre du Plan bruxellois “Froid Extrême” pour accueillir 24h/24 quelque 140 hommes seuls pendant une semaine (renouvelable selon les situations). En deux mois, plus de 6.000 nuitées ont ainsi été offertes à ces personnes vulnérables. Concrètement, ce sont “6.000 fois où quelqu’un a pu s’endormir sans craindre le froid mordant, 6.000 fois où une personne a pu souffler”, rappelle la Croix-Rouge. “Alors que la crise du sans-abrisme continue de s’aggraver à Bruxelles et dans tout le pays, aucune solution structurelle ne semble être envisagée pour ces personnes en détresse”, s’inquiète l’organisme, mandaté par les autorités pour gérer trois centres d’accueil dans la capitale (celui de Linthout et de Belliard pour les hommes seuls, ainsi que le Train Hostel à Schaerbeek pour les familles).

Les deux hébergements schaerbeekois fermeront leurs portes prochainement, fin février pour Linthout et le 31 mars pour le Train Hostel. “Nous n’avons pas la capacité financière de maintenir ces structures ouvertes sur fonds propres”, précise la porte-parole de la Croix-Rouge, Nancy Ferroni. “La fin de l’hiver ne signifie pas la fin de l’urgence sociale”, insiste l’organisation. Celle-ci demande des solutions pérennes pour assurer “un accueil digne et un véritable accompagnement vers la réinsertion”.

Entre 7.000 et 10.000 personnes sans-abri ont été recensées à Bruxelles, pour moins de 3.000 places d’accueil.

Belga