L’esprit de Cordoue revit au Parlement bruxellois : “Des moments d’échange qui ont permis des avancées”

Un événement est organisé ce mercredi soir au Parlement bruxellois pour inviter au dialogue entre les cultures et les religions.

“L’esprit de Cordoue est-il encore possible aujourd’hui ?”, c’est la question posée ce mercredi soir au Parlement bruxellois à l’occasion d’une performance artistique suivie d’un débat autour de cette question sociétale. Cet événement est organisé par le collectif “D’accord de ne pas être d’accord” et le Foyer ASBL pour promouvoir le dialogue entre les cultures et les religions.

Qu’est-ce donc que cet esprit de Cordoue ? “C’est une histoire qui se déroule entre le VIIIe et le XIIe siècle, durant la prise de l’Andalousie par le monde musulman. Un califat s’est installé à Cordoue durant quatre siècles”, explique Edgar Laloum, vice-président de l’Amitié Judéo-Musulmane de France, dans Le 12h30. “Durant ces quatre siècles, tout n’a pas été très facile, mais il y a eu au moins deux siècles durant lesquels il y a eu une véritable rencontre les trois grandes religions de l’époque, la juive, la chrétienne et la musulmane. Il s’est passé un moment de partage et d’échange qui a fait une avancée énorme sur le plan culturel, artistique, intellectuel, philosophique… C’est ce qu’on a voulu commémorer aujourd’hui à Bruxelles”.

Des élèves de secondaire ont participé à des ateliers culturels autour de cet esprit de Cordoue et de l’histoire des religions et leur impact sur la société. Ils participeront à cet événement, ce mercredi soir. “La jeunesse de Bruxelles a un grand respect des adultes. C’est une révélation pour moi. Ces adolescents ont compris que les adultes qui les entourent sont là pour leur ouvrir des portes. Je vois ça beaucoup plus qu’en région parisienne“, estime Edgar Laloum.

Mais l’éducateur spécialisé de formation confirme la nécessité d’échanger entre les diverses cultures : “On parle des trois monothéismes, mais on doit aussi considérer les athées, les agnostiques”, dit-il. “À Cordoue, cela n’existait pas. Mais on doit bien aujourd’hui considérer les athées, alors que ces athées ne peuvent pas exister dans certains pays. (…) Mais les athées font partie de l’humanité et ont aussi une aspiration à ce que les relations puissent se faire de manière harmonieuse. Et cela est totalement dans l’esprit de Cordoue”.

■ Interview d’Edgar Laloum, vice-président de l’Amitié Judéo-Musulmane de France, par Murielle Berck et Jim Moskovics dans Le 12h30.