Les trottinettes partagées sont loin d’être écologiques selon une étude américaine
Des chercheurs de la North Carolina State University explique que les trottinettes électriques partagées produisent, à terme, plus de CO2 qu’un bus au diesel ou un vélo électrique.
L’empreinte carbone d’une trottinette électrique partagée de type Lime ou Bird est finalement bien plus élevée qu’annoncée par ces entreprises, selon une étude de la North Carolina State University rapportée par Technology Review. Cette étude indique en effet que ces trottinettes produisent plus d’émissions de gaz à effet de serre par passager par mile (l’étude a été réalisée aux États-Unis) qu’un bus diesel ou un vélo électrique.
En effet, l’étude montre que la trottinette électrique partagée émet 202 g de CO2 par passager par mile, contre près de 415 pour une voiture à essence. C’est plus que les émissions d’un bus au diesel (82 g CO2/passager/mile), qu’un vélo électrique (40 g) ou qu’un vélo mécanique (8 g).
Transport et durée de vie
Pour calculer cette moyenne, les chercheurs de la North Carolina State University ont également calculé les émissions de CO2 causées par la fabrication de cette trottinette : la batterie au lithium, le cadre en aluminium, le moteur électrique… Mais aussi les émissions causées par le transport de ces trottinettes par des véhicules au diesel dans la plupart des villes américaines. 43% des émissions de CO2 de ces trottinettes électriques viennent en effet de ce transport pour les recharger et les réinstaller aux quatre coins de la ville.
En outre, les trottinettes électriques partagées n’ont qu’une faible durée de vide. Si celles-ci ont une durée de vie théorique de près de deux ans, celle-ci tombe à 28,8 jours selon des données recueillies par l’entreprise Bird lors de l’installation de ses trottinettes électriques à Louisville, dans le Kentucky, en 2018.
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Diminution en vue ?
L’étude indique toutefois que l’empreinte carbone de ces trottinettes peut diminuer grâce à quelques adaptations : utiliser des voitures électriques ou qui consomment moins de carburant pour collecter les trottinettes ; réduire la distance entre les points de collecte et les bornes de recharge des trottinettes ; seulement collecter les trottinettes qui ont un faible niveau de batterie ; augmenter la proportion de matériaux recyclables dans les trottinettes… L’étude affirme également que si les trottinettes avaient une durée de vie effective de deux ans et non d’un ou deux mois comme actuellement, l’empreinte carbone diminuerait de près de 30%.
Bref, les trottinettes électroniques peuvent devenir à terme plus écologiques. Mais cela passe par une meilleure gestion du parc actuel et par une prise de conscience des consommateurs de mieux utiliser ces trottinettes, souvent jetées à tort et à travers.
Gr.I. – Photo : BX1