Les représentants des taxis entendus en commission Uber : “Pascal Smet n’a pas cédé aux pressions, mais…”

L’administrateur-délégué des Taxis Verts Michel Pêtre ne pense pas que Pascal Smet ait cédé à des pressions d’Uber, mais que la position défendue par la multinationale arrangeait les options que celui-ci défendait en vue d’une réforme du plan taxis.

M. Pêtre a été entendu jeudi avec son collègue Luigi Marrocco des Taxis Bleus en tant que représentants du secteur des taxis classiques.

“Je ne pense pas que Pascal Smet ait cédé à quelque pression que ce soit. Simplement, cela l’arrangeait par rapport à ce qu’il pensait parce qu’il aime à penser que ce qu’il dit a plus de valeur que ce que d’autres disent. Le problème n’est pas qu’il pense différemment mais que par rapport à Uber, il l’exprime à l’extérieur et que ce faisant, il se fait le porte-parole d’Uber. Sa sortie n’était pas anodine, le problème est que cela l’arrangeait dans l’opinion politique qu’il pouvait avoir“, a affirmé jeudi matin le patron des Taxis Verts, devant les membres de la commission.

M. Marrocco a par ailleurs indiqué qu’en dehors d’une réunion au Parlement, il n’a jamais participé à aucune autre réunion sur la réforme. M. Pêtre a quant à lui déclaré qu’il avait vu des projets de plan. Cela s’est produit  en partie dans le contexte de concertations au sein de groupes de travail inter-cabinets. “Lors de ces réunions, on nous a montré des parties du projet et nous avons pu donner notre avis, qui malheureusement n’a pas été suivi dans la plupart des cas“, a-t-il déclaré.

Un “manque de maîtrise” dénoncé

Plus largement, les deux intervenants n’ont pas été très tendres sur le niveau de maîtrise du dossier par nombre de mandataires politiques qui se sont exprimés dans le débat sur la réforme. Ils l’ont été encore moins à l’égard des médias, selon eux, plus perméables au lobbying bien huilé de la multinationale.  M. Pêtre a encore exprimé son incompréhension face à la reconnaissance de la plate-forme Uber dans le dispositif taxi réformé, alors que celle-ci a été condamnée sans ambiguïté par la justice pour pratiques frauduleuses.

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La commission spéciale du parlement bruxellois a été mise sur pied, notamment pour tenter d’y voir plus clair sur la stratégie d’influence déployée par Uber dans la capitale belge dans le contexte de la réforme du plan taxi adoptée il y a quelques mois.  L’enquête a révélé l’existence de contacts entre la multinationale Uber et le gouvernement bruxellois pour préparer celle-ci, et en particulier entre Mark Mac Gann et l’ex-ministre de la Mobilité Pascal Smet (One.Brussels-Vooruit).  Celui qui est actuellement secrétaire d’Etat à l’Urbanisme soutient être resté dans les clous. Il sera entendu ultérieurement par la commission.

Avec Belga – Photo : Belga