Les crédits en hausse freinent le marché immobilier : “On commence à voir les premiers signes”

Avec la hausse des crédits hypothécaires de plus de 4%, le marché de l’immobilier est au ralenti. Les acheteurs sont plus frileux.

Il y a à peine un an, les crédits hypothécaires avoisinaient les 1.5%, contre 3.5 à 4% aujourd’hui. Une hausse aussi rapide en si peu de temps, c’est du jamais-vu. Si les taux sont si élevés, c’est pour calmer l’inflation : “Si emprunter coûte plus cher, il va y avoir moins d’emprunts. C’est-à-dire que les entreprises vont moins emprunter et les ménages aussi. Moins d’emprunts, ça veut dire moins de dépenses. Cela signifie que l’économie va tourner à un rythme plus lent. C’est ce que recherche la Banque centrale européenne, ralentir l’économie pour faire baisser l’inflation“, explique Xavier Timmermans, stratégiste en investissements à BNP Paribas Fortis.

Les demandes de crédits hypothécaires impactés

Cette augmentation des taux se répercute sur les demandes de crédits hypothécaires, comme le constate la macroéconomiste d’ING Charlotte de Montpellier : “Pour l’instant, ce qu’on observe surtout, c’est un refroidissement important, ça veut dire qu’il y a de moins en moins de transactions. Par exemple, les demandes de crédit sont en très forte chute. Il y a 50% de demandes de crédit en moins que à la même période il y a un an“, indique-t-elle.

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On observe pas encore de très grandes conséquences sur les prix, mais on commence à voir les premiers signes“, ajoute Charlotte de Montpellier. Ces premiers signes, se font surtout sentir sur les biens les plus chers. Ce sont eux qui sont susceptibles de voir leurs prix diminuer : “Vous aurez des gens qui étaient prêts à acheter des maisons chères, pour se tourner vers les maisons un peu moins chères. La demande pour les appartements et les maisons bon marché ne va pas diminuer immédiatement“, justifie Xavier Timmermans.

“On est dans une nouvelle norme”

Mauvaise nouvelle si vous comptez bientôt acheter un bien : les taux ne sont pas prêts de revenir aussi bas qu’il y a un an. “On est dans une nouvelle norme, avec une inflation très élevée. La Banque centrale a déjà communiqué sur le fait qu’elle ne comptait pas du tout rebaisser ses taux d’intérêts“, ajoute Charlotte de Montpellier

Il y a une autre conséquence de la hausse des taux, les refinancements de crédits, très prisés ces dernières années, sont eux aussi en diminution.

■ Reportage de Camille Tang Quynh, Yannick Vangansbeek et Corinne De Beul

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28 avril 2023 - 19h04
Modifié le 28 avril 2023 - 19h04