Les Belges sont pour des logements plus durables mais demandent plus de soutiens financiers
La lutte contre le réchauffement climatique passe par une meilleure isolation de l’immobilier et des logements. Les Belges en sont pleinement conscients, selon une étude réalisée auprès de 2 000 personnes majeures et “financièrement indépendantes” par la banque BNP Paribas Fortis et le bureau d’études Profacts. Et pourtant, cette étude montre qu’il y a encore beaucoup de travail avant d’espérer une majorité de logements durables à Bruxelles…
Ce rapport, présenté par BNP Paribas Fortis ce mardi matin, rappelle que les bâtiments résidentiels représentent 13,8% des émissions de CO2 en Belgique. Et que des estimations font état d’un investissement nécessaire de 300 milliards d’euros pour la rénovation et l’isolation de ces bâtiments, dont 31,5 milliards rien que pour la Région bruxelloise.
L’étude, qui fait état d’une marge d’erreur de 2%, confirme que les Belges interrogés sont conscients de cette nécessité de rénover les logements. Huit personnes sur dix disent que le respect de l’environnement est important pour eux dans le choix du logement et six sur dix estiment que c’est un devoir civique de vivre dans un logement durable.
Dans le même temps, seuls 9% des personnes interrogées sont convaincus de vivre dans une habitation durable. Seulement 55% se disent prêtes à déménager pour choisir un logement durable, 52% peuvent imaginer vivre dans un logement plus petit et 42% sont prêtes à payer chaque mois un peu plus pour rénover leur maison. L’étude révèle en outre qu’un Belge sur deux n’envisage pas des travaux de rénovation d’ici 2027.
Le PEB et le Mobiscore méconnus
Les personnes interrogées confirment dans cette étude qu’ils ne connaissent pas bien les différents critères qui rendent un logement durable. 82% des personnes interrogées disent ne pas connaître le PEB, soit la “Performance Énergétique du Bâtiment”, de leur logement. Le certificat PEB, désormais obligatoire en Région bruxelloise en cas de location ou de vente d’un bien immobilier, est destiné à comparer la performance énergétique des biens disponibles sur le marché. Selon les émissions de CO2 estimées, le logement est ainsi classé sur une échelle qui va de A (pour les moins gourmands sur le plan énergétique) jusqu’à G.
En Région bruxelloise, si les performances énergétiques se sont améliorées entre 2012 et 2021 (de 422 kWh/m² à 393 kWh/m²), la moyenne des logements de la capitale reste cataloguée à l’échelon G.
Le Mobiscore, destiné à révéler à quel point un logement est respectueux de l’environnement en matière de mobilité (proximité avec les commerces et services, accessibilité des transports en commun…), n’est pas non plus connu des sondés : 93% d’entre eux ne connaissent pas ce score.
40% des logements bruxellois datent d’avant 1945
Les rénovations s’annoncent donc coûteuses. Et en même temps, les Belges souhaitent des logements durables, mais avec un soutien extérieur. Près de sept Belges sur dix souhaitent que les banques encouragent à l’achat de logements durables. Près de huit sondés sur dix demandent un meilleur taux d’intérêt pour un tel achat. Par contre, six personnes sur dix se disent contre l’interdiction de prêt pour des biens immobiliers avec un mauvais certificat PEB.
Les Belges interrogés demandent majoritairement de meilleures informations des banques sur les primes à la rénovation, sur les subventions. Ils souhaitent également une assistance et une aide à la budgétisation des travaux de rénovation.
La rénovation de l’ensemble du parc immobilier annonce en tout cas des efforts de longue haleine : à Bruxelles, 92% des 570 000 habitations ont été construites avant 1970 et 40% avant 1945. Autant de logements qui ont besoin de rénovations importantes pour devenir durables.
Grégory Ienco – Photo : Belga/Benoît Doppagne