L’enseignement spécialisé bruxellois peine à répondre à la demande
L’enseignement spécialisé manque de place à Bruxelles. Ce qui oblige bien des familles à scolariser leur enfant en dehors de la région, parfois à de grandes distances. Pour mieux cerner la situation, l’IBSA (Institut bruxellois de statistiques et d’analyses) fait un état des lieux.
L’enseignement spécialisé propose un cadre scolaire adapté pour accueillir des enfants ou des adolescents avec des besoins spécifiques (troubles d’apprentissage, déficience intellectuelle, troubles du spectre autistique, …). En Région bruxelloise, l’enseignement spécialisé représente 3,5 % de l’enseignement organisé par les communautés.
En 2019-2020, 7 826 enfants étaient scolarisés dans ce type d’enseignement. Cela représente 3,4% de l’ensemble des enfants qui fréquentent l’école. Neuf enfants sur dix (7 162) avaient une place dans une école à Bruxelles, un sur dix hors de la Région (664). Ces chiffres se basent évidemment sur le nombre d’enfants inscrits. Les autres échappent au radar. Les écoles spécialisées bruxelloises accueillent aussi 1 800 enfants qui viennent des deux autres régions.
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Est-ce que le nombre de places est suffisant ? Cela dépend de quoi l’on parle exactement. L’enseignement spécialisé est organisé selon la nature des besoins de l’élève, selon qu’il présente des troubles de l’apprentissage, une déficience visuelle ou encore intellectuelle. L’étude de l’IBSA constate que l’offre dépend d’un type d’enseignement à l’autre, et ne répond pas toujours aux besoins.
À titre d’exemple, l’enseignement de type 3 (troubles du comportement) et du côté de néerlandophone, de type BA (trouble de l’apprentissage), sont particulièrement concernés. Et les troubles du spectre autistique ne font pas l’objet d’un enseignement spécifique en Fédération Wallonie-Bruxelles, mais bien en communauté flamande. Conséquences : les familles doivent trouver des solutions en dehors de la Région. Le GAMP, Groupe d’Action qui dénonce le Manque de Places pour les personnes handicapées de grande dépendance, attire l’attention sur le problème depuis longtemps.
Il y a des projets de création de places programmés dans l’enseignement spécialisé en Région bruxelloise, qui ne représentent actuellement que 2 % de l’ensemble des places prévues à l’horizon 2030, soit environ 500 places. “C’est relativement peu quand, on sait que, l’enseignement spécialisé représente 3,5 % de l’enseignement organisé et/ou subsidié par les Communautés en Région bruxelloise”, juge d’IBSA. L’étude rappelle aussi qu’une réforme, prévue dans le Pacte pour un enseignement d’excellence, concerne l’enseignement en inclusion et en intégration.
► L’enseignement spécialisé répond-il à la demande ? Avec les interventions de Morgane Van Laethem, co-autrice de l’étude de l’IBSA et Thibaud Menke, responsable communication du GAMP