L’édito de Fabrice Grosfilley : ce que contient la note Verougstraete
Un document de 17 pages qui imagine Bruxelles comme une capitale de la qualité de vie. C’est le texte envoyé par Yvan Verougstraete hier soir aux partis politiques bruxellois. La fameuse note-cadre du facilitateur est donc désormais entre les mains de ses potentiels partenaires. Pour les uns, une péripétie de plus qui n’aboutira à rien. Pour les autres, un document qui marque une étape et qui pourrait enfin nous rapprocher d’une véritable entrée en négociation.
Qu’y a-t-il dans ce document ? D’abord une affirmation : il faut relancer Bruxelles. Yvan Verougstraete, avec l’expérience marketing qui est la sienne, parle d’un « reboot ». Il le dessine autour de dix priorités et pose comme conditions préalables la maîtrise du budget et une simplification administrative de la Région bruxelloise. Dans le détail, c’est donc un retour à l’équilibre budgétaire en sept ans qui est retenu, pour 2032, avec une remise à plat des administrations et des organismes d’intérêt public.
Côté programme, le facilitateur veut s’attaquer à la propreté avec une réforme de la collecte des déchets, par exemple via la mise en place de conteneurs ou de compacteurs. Le futur gouvernement ne s’opposerait pas à la fusion des zones de police, mais exigerait du fédéral un renforcement du personnel policier. Un important chapitre est consacré au logement avec des constructions nouvelles, mais aussi la suspension temporaire de l’ordonnance sur les loyers abusifs, le temps que la grille des loyers puisse être révisée.
En mobilité, l’objectif « zéro mort » en 2030 est maintenu. Les travaux pour terminer la portion sud du métro 3 sont envisagés, mais pas un mot en revanche sur la portion nord. Le projet de taxation liée au nombre de kilomètres parcourus refait son apparition. Ajoutez l’emploi et l’activité économique, le climat, une attention soutenue pour l’environnement, la santé, la cohésion sociale et même le multilinguisme : vous avez les ingrédients d’un programme gouvernemental.
À première vue, puisque nous avons pu lire cette note à BX1, l’ensemble paraît assez équilibré, même si Yvan Verougstraete évite d’être trop précis et contourne les sujets qui fâchent. On ne sait pas, par exemple, si l’équilibre budgétaire passera ou non par de nouvelles recettes fiscales. Une des questions qu’il devra approfondir dans les prochains jours. A la lecture du document, tous les partis devraient avaler des couleuvres s’il devait être appliqué tel quel.
La principale faiblesse de ce document, c’est que ce n’est qu’un document, et qu’on ne sait pas, à ce stade, qui le soutiendra. Tant qu’il n’y aura pas une majorité pour l’appuyer — et même une double majorité dans les collèges francophone et néerlandophone — les négociations ne pourront pas aboutir. Cette question-là, pour l’instant laissée de côté, va fatalement revenir très vite.





