Le “street écrivain” Jay the author écrit des lettres aux passants

L’écrivain britannique Jay the autor écrit des lettres qu’il appose un peu partout dans l’espace public. Il invite ensuite les passants à lui répondre. Nous l’avons retrouvé ce matin à Saint-Gilles.

Jay traverse souvent la manche pour rejoindre Bruxelles, où il pose ses mots sur du papier avant d’aller les coller en rue. Une idée qui lui est venu en plein confinement en Australie. “Je me sentais vraiment déprimé et triste. J’ai donc décidé d’écrire quelques lettres pour faire sourire les gens. Je voulais surtout écrire pour me faire sourire moi-même. Donc, je les ai écrites comme si quelqu’un d’autre les avait écrites. Je les collais, je m’en allais, revenais, lisais et je souriais“, explique-t-il.

Le “street écrivain” s’adresse ainsi aux gens dans le monde réel, mais il les invite à lui répondre dans un univers virtuel, sur son compte Instagram. Parmi les messages qu’il a reçus : “Ta lettre que j’ai trouvée sur un mur de Saint-Josse à Bruxelles était un rappel que les choses sont possibles et que je ne dois pas abandonner. Merci de répandre de la gentillesse. J’espère que tu prends du plaisir à Bruxelles.” Des réponses qui mettent du baume au cœur de l’artiste. “Cela me rappelle pourquoi je fais ces lettres parce que mes mots, ce ne sont que mes mots mais quand les gens répondent, réagissent ou laissent des messages sur mes lettres cela rend mon travail dix fois meilleur“, explique-t-il.

Ce jeune britannique voyage autant que ces mots. Dès qu’il pose ses valises quelque part, ses lettres lui donnent un accès direct aux gens. Elles ont été lues à New York, Melbourne, ou encore Manchester. Mais c’est ici, à Bruxelles que les réponses sont les plus nombreuses.

Et les derniers mots pour l’auteur :

“Si tu te sens comme un étranger, trop compliqué pour être compris, trop romantique pour ton propre bien. Je veux dire, salut l’ami. Il y a d’autres gens comme toi ici, il y en a un derrière cette lettre, un étranger.”

Jay the author

■ Reportage de Jim Moskovics, Morgane Van Hoobrouck et Pierre Delmée