Le PS propose de nommer Leisterh (MR) ministre-président sans attendre, via le Parlement

La proposition est finalement jugée irrecevable.

Le président de la Fédération bruxelloise du PS, Ahmed Laaouej a annoncé mercredi après-midi le dépôt par sa formation d’une proposition parlementaire visant à nommer sans attendre un accord de coalition, par un vote, le chef de file du MR bruxellois David Leisterh, ministre-président bruxellois.

Selon Ahmed Laaouej, cette procédure est inscrite dans la Loi spéciale sur les institutions bruxelloises. Celle-ci prévoit, dans son article 35, paragraphe II, une porte de sortie en cas de blocage des négociations pour former une coalition de partis francophones et néerlandophones majoritaires pour présider aux destinées de la Région.

Depuis décembre dernier, et l’annonce d’un accord de majorité côté néerlandophone, comprenant la NVA à laquelle le PS a toujours dit son opposition (comme d’autres à l’égard de la Team Ahidar et du PTB-PvdA), les deux formateurs bruxellois, David Leisterh (MR) et Elke Van den Brandt (Groen) n’ont plus pris d’initiative pour sortir de l’impasse. Leur difficulté, réside, selon le chef de file des socialistes bruxellois, dans le fait que l’électeur bruxellois a réservé une part majoritaire de l’échiquier parlementaire à gauche, tout en désignant le MR vainqueur du scrutin en juin dernier.

Le PS souhaite sortir de l’impasse politique face aux enjeux socio-économiques et budgétaires auxquels Bruxelles est confrontée.  S’appuyant sur l’article de la Loi spéciale précitée, il a annoncé le dépôt, ce mercredi, au Parlement d’une proposition d’élection de David Leisterh (MR) à la présidence de l’exécutif bruxellois.

Vote le 14 février

Cette proposition jusqu’ici signée par le minimum requis de cinq députés est ouverte aux co-signatures. Le vote doit intervenir à bulletin secret, à la triple majorité, lors de la séance plénière du 14 février prochain (dans chaque groupe linguistique et au niveau de l’ensemble du Parlement).  A noter que cette procédure autorise un délai de réflexion de quinze jours “afin de permettre aux différents groupes politiques et linguistiques de parvenir à un accord”.

Pour les ministres (deux francophones et deux néerlandophones à Bruxelles), c’est une procédure comparable qui est activable. A ceci près que la proposition de candidature doit être formulée par une majorité d’élus du groupe linguistique de la personne proposée et que seule la majorité absolue du Parlement est requise pour qu’elle soit retenue.  Ahmed Laaouej a donné les détails de cette proposition, dans les locaux du Parlement régional, à l’issue d’une réunion du Bureau politique de la Fédération, en présence des ténors de celle-ci, à savoir les Vice-présidents, les chefs de groupe parlementaires, et d’autres personnalités socialistes bruxelloises, parmi lesquelles le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close.

Interrogé à propos de la possibilité de voir une candidature de ministre N-VA proposée par une majorité d’élus flamands, Ahmed Laaouej a dit “s’en remettre à la démocratie”. “Il faut reconnaître son humilité” face à la possibilité d’un “mariage issu d’un vote démocratique”, a-t-il commenté

Une proposition finalement jugée “irrecevable”

En fin d’après-midi, la proposition a toutefois été jugée irrecevable par le Greffe du Parlement.

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Belga – Photo : Belga

  • Un reportage de J. Moskovics – D. Magnette – P. Delmée