Procès en appel des hébergeurs de migrants : deux acquittements et neuf condamnations requises
La cour d’appel de Bruxelles examine, mardi et mercredi, le dossier relatif à quatre Bruxellois et sept migrants accusés d’avoir participé à un trafic d’êtres humains.
Avant ce procès en appel, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées dans le parc situé derrière le Palais de justice de Bruxelles, afin de soutenir les migrants et ceux qui les ont aidés. La journaliste Myriam Berghe, poursuivie, a notamment pris la parole durant ce moment de rassemblement, à l’aube du procès en appel qui doit se tenir jusqu’à ce mercredi.
Lors de ce procès, l’avocat général a requis l’acquittement en faveur de deux personnes, dont la journaliste Anouk Van Gestel, poursuivies pour avoir apporté une aide à un trafic d’êtres humains. Il a par ailleurs requis la culpabilité de deux autres, dont la journaliste Myriam Berghe, poursuivies pour les mêmes faits, se disant favorable à une suspension du prononcé de la condamnation. L’avocat général a également requis la culpabilité de sept autres personnes pour avoir participé au trafic d’être humains, et a réclamé des peines d’un an à cinq ans de prison avec sursis.
“La cause humanitaire ne peut pas couvrir tous les actes”, a déclaré l’avocat général, dans ce dossier dit ‘des hébergeurs'”. “Personne n’est poursuivi du fait qu’il a simplement hébergé des migrants, mais parce que la limite de la simple aide humanitaire a été franchie”, a-t-il dit.
► Revoir notre reportage : Procès dit “des hébergeurs de migrants” : la défense de présumés trafiquants d’êtres humains salue un parquet “plus humain” (09/11/18)
► Lire aussi : Procès des hébergeurs de migrants: les quatre citoyens belges ont été acquittés (12/12/18)
Onze personnes sont poursuivies, soupçonnées d’être impliquées dans un trafic d’êtres humains en ayant aidé des migrants à passer vers la Grande-Bretagne, en 2017. Quatre de celles-ci, dont les journalistes Anouk Van Gestel et Myriam Berghe, sont poursuivies comme complices, pour avoir apporté une aide minime aux prétendus auteurs et co-auteurs du trafic, des migrants qu’elles hébergeaient chez elles.
L’accusation vise, par exemple, le fait d’avoir prêté un téléphone ou un ordinateur qui ont servi ensuite à faire des recherches sur la localisation de parkings où stationnent des camions se rendant en Grande-Bretagne.
En parlant des quatre personnes suspectées de complicité, l’avocat général a soutenu qu’elles ne pouvaient pas ignorer l’existence d’un trafic d’être humains. “Elles savaient très bien comment tout cela fonctionne, et en quoi consistent les arrangements pour passer la frontière”, a-t-il affirmé. (avec Belga)
► Voir aussi : Les hébergeurs de migrants n’arrivent pas à se reconstruire
■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant, Yannick Vangansbeek et Corinne Debeul.