Le prix Rossel de Littérature 2024 distingue Velibor Čolić pour le roman “Guerre et pluie”

Velibor Čolić, écrivain d’origine yougoslave réfugié en France, a obtenu mercredi le prix Rossel de Littérature 2024 pour son roman “Guerre et pluie”, a annoncé le journal Le Soir, qui attribue cette récompense littéraire depuis 1938. Le prix Victor Rossel des lecteurs et des lectrices a, lui, été décerné à Nathalie Skowronek pour “La voix des saules”.

“La guerre n’est qu’un long serpent. La tête est un président fou et la queue est ce jeune homme, perdu devant l’entrée du métro Ribaucourt à Bruxelles.” Velibor Čolić avait 28 ans en 1992, lorsqu’il fut enrôlé comme soldat dans la guerre intestine qui se soldera par l’implosion de l’ex-Yougoslavie. Sa famille croate était installée en Bosnie depuis plusieurs générations.

Revoir LCR avec Velibor Čolić:

Dans “Guerre et pluie”, paru en février, il décrit l’effroi d’un monde à la beauté paisible qui sombre dans l’absurdité d’un conflit armé, “où un soldat peut jeter une grenade sous une vache pour rire”. Le presque sexagénaire y oppose la violence du conflit à la poésie des souvenirs d’avant-guerre, lui qui a dédié sa thèse aux poètes expressionnistes des débuts du XXe siècle.

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Revoir LCR avec Nathalie Skowronek:

De plume et de maux, il en est aussi question dans “La voix des Saules”. La Bruxelloise Nathalie Skowronek immerge le lectorat dans ses ateliers d’écriture en milieu psychiatrique, qu’elle mena sans grande conviction au début. Ils lui ouvrirent toutefois une fenêtre de sincérité sur des personnes certes en souffrance, mais dignes et promptes à rire d’elles-mêmes. Les faux-semblants s’évanouissent pour finalement s’interroger: qu’est-ce qui est “normal”?

Depuis 2021, Le Soir donne également un coup de projecteur sur le 9e art grâce au prix Victor Rossel de la BD. Le dessinateur et scénariste Romain Renard trace dans “Revoir Comanche” la poussière de la Californie du début du XXe siècle et des fantômes d’un vieux cow-boy. Ce roman graphique est paru en octobre.

L’Académie Victor Rossel de bande dessinée a aussi auréolé Léonie Bischoff. La Suissesse, installée dans la capitale belge depuis une vingtaine d’années, a débuté par des ouvrages collectifs avant de se lancer dans l’aventure en solitaire. En 2010, “Princesse Suplex” dépeint le milieu du catch amateur dans un récit court mêlant sueur et amitié. L’artiste saute ensuite à pieds joints dans les années ’60 et le bayou de la Louisiane avec “Hoodoo Darlin'”. Tout-terrain, elle adapte les romans de Camilla Läckberg avec le scénariste Olivier Bocquet. “La Princesse des Glaces” en constitue le premier tome, suivi par “Le Prédicateur” et “Le Tailleur de Pierre”.

Plus récemment, la quadragénaire, membre du collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme, a remporté un succès critique et public avec “Anaïs Nin : sur la mer des mensonges”.

Léonie Bischoff s’est également vue distinguée en septembre dernier par le Prix Atomium Fédération Wallonie-Bruxelles, pour son parcours et son engagement. Auprès de la rédaction du Soir, l’autrice de 43 ans s’est montrée “étonnée” mais “contente” d’être mise à l’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

 

Belga – Photo Gallimard