Le plan d’action contre les violences sexuelles de la Ville de Bruxelles s’appliquera aux festivals

“Rien sans mon consentement”, c’est le plan dévoilé par la Ville de Bruxelles. 77 mesures pour contrer le harcèlement et les violences sexuelles. Delphine Houba, échevine de la Culture et des Grands événements (PS), garantie que le protocole s’appliquera aux festivals.

Face à la vague de dénonciations dans le cadre de #BalanceTonBar de femmes victimes de viols et violences sexuelles dans le monde de la nuit, la Ville de Bruxelles a décidé d’agir avec un plan d’action “rien sans mon consentement”. Une action que supporte l’échevine Delphine Houba, invitée dans +d’Actu.Aujourd’hui, beaucoup de choses ne vont pas dans le monde de la nuit. Il y a un malaise, un problème. Aujourd’hui, on n’est pas certains qu’une femme, une fille qui sort et qui s’amuse puisse le faire en toute sécurité et c’est un vrai problème.

Un plan de 77 mesures concrètes qui visent à rappeler que tout le monde a des responsabilités, dont la Ville de Bruxelles dans le cadre de ses compétences. Ce plan a été élaboré en collaboration avec le monde de la nuit, la Brussels By Night Federation par exemple. Les établissements vont devoir adhérer et les grands événements aussi.En tant qu’échevine des Grands événements de la Ville de Bruxelles, je veillerai à ce que les autorisations d’occupation de l’espace public soient conditionnées au respect de ces protocoles. L’objectif est que l’on commence à mettre ces mesures en place le plus vite possible. Il y a urgence, on est en 2022” assure Delphine Houba qui garantit que ces mesures ont déjà été mises en place depuis qu’elle est échevine.Ce ne sont parfois pas les mesures les plus visibles qui sont les plus utiles. On a mis en place, à l’initiative du bourgmestre, des policières en civil qui peuvent verbaliser des actions de harcèlement de rue”, rappelle-t-elle. “Ce qu’on veut, c’est travailler avec le secteur, car le secteur se rend compte qu’il y a un problème et il a un rôle à jouer.

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Énormément d’établissements sont sur le territoire de la Ville de Bruxelles. L’échevine les met en garde. “L’objectif de ce plan est de dire au secteur : si vous ne respectez pas ce protocole, si vous ne mettez pas ces mesures en place (en lien avec la réalité du terrain), vous risquez de ne plus avoir de licence d’exploitation.

Par ailleurs, Delphine Houba assure avoir été en contact avec des collectifs féministes. “On a consulté des associations, on a été en contact avec “Balance ton bar” et d’autres associations. La porte est grande ouverte et ici, on peut souligner que la capitale prend des mesures fortes en matière de harcèlement pour éviter que cette situation ne se reproduise. Évidemment qu’on doit le faire avec le secteur du monde de la nuit, avec les bars, avec les boîtes et avec les associations actives sur le terrain.” 

C’est également un enjeu d’image pour Bruxelles. Le tourisme de la nuit est un tourisme important et l’échevine du Tourisme en a conscience. “C’est très important que Bruxelles ait l’image d’une ville où l’on peut faire la fête en toute sécurité. Le “clubbing” attire beaucoup de touristes de l’étranger, ça fait partie de notre culture et c’est bon pour notre santé mentale. C’est important de pouvoir y aller, de faire la fête et de rentrer chez soi en toute sécurité.” 

Certains acteurs du secteur ont déjà mis des mesures en place affirme Delphine Houba.Il y a déjà des boîtes de nuits qui mettent des mesures du même acabit en place comme le Fuse et le C12 qui ont des personnes référentes. L’objectif est de soutenir et d’accompagner le secteur après ces deux années difficiles, mais en veillant à ce que tout le monde puisse y aller en toute sécurité.

Les problématiques sont les mêmes dans toute la Région bruxelloise, on va dans le même sens” concède l’échevine. “Ici, c’est une initiative prise par la Ville de Bruxelles dans le cadre de ses compétences. Évidemment qu’il y a une collaboration avec les autres communes, la région et le fédéral en ce qui concerne la justice et le parquet.

Retrouvez en intégralité l’interview de Delphine Houba

Anaïs Corbin / Une interview réalisée par Fabrice Grosfilley

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22 février 2022 - 19h04
Modifié le 22 février 2022 - 19h18