Le père de Loup Bureau, toujours détenu en Turquie, va rencontrer Didier Reynders

Le père du journaliste français Loup Bureau, détenu en Turquie depuis un mois, espère que le rassemblement organisé jeudi à Paris en son soutien marquera “le début d’une véritable mobilisation politique” pour la libération de son fils. En soirée, il s’est rendu en Belgique pour rencontrer, vendredi à 11h, le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.

L’organisation Reporters sans frontières (RSF) et le comité de soutien pour Loup Bureau ont dévoilé une banderole sur le parvis de la mairie du IVe arrondissement de Paris, montrant une photo du jeune homme accompagnée du slogan “Libérez Loup Bureau”. “Il s’agit d’une arrestation politique et c’est donc au politique de régler cette situation. Dans ce rapport de force nous en appelons aux bonnes volontés, quelles qu’elles soient”, a déclaré le maire socialiste de l’arrondissement, Christophe Girard. Le photojournaliste français Mathias Depardon, détenu un mois en Turquie après avoir été arrêté pendant un reportage dans le sud-est, était également présent.

Loïc Bureau, reçu par le maire, s’est interrogé sur le “silence” général de la classe politique française “en dehors du président de la République”, à propos de la situation de son fils. Emmanuel Macron a fait part le 15 août, lors d’un entretien téléphonique, de sa “préoccupation” à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, avec lequel il avait convenu de s’entretenir à nouveau cette semaine à ce sujet.

Loïc Bureau se rend jeudi soir en Belgique afin de rencontrer le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, son fils étant encore étudiant à l’Institut des hautes études des communications sociales (IHECS) de Bruxelles, tout en exerçant déjà le métier de journaliste.

Loup Bureau, 27 ans, qui a notamment collaboré avec les chaînes TV5 Monde, Arte et le site Slate, a été interpellé le 26 juillet à la frontière entre l’Irak et la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une organisation “terroriste” par Ankara) ont été trouvées en sa possession. Les organisations de défense de la liberté de la presse dénoncent des atteintes régulières de la part des autorités turques. La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.

Belga, photo Comité de soutien Loup Bureau