Le nouveau règlement sur la mendicité à Bruxelles inquiète DoucheFLUX : “C’est une opération de nettoyage”

Laurent d’Ursel de DoucheFLUX estime que cette nouvelle législation ne va pas aider à combattre la pauvreté à la Ville de Bruxelles.

Les mendiants mineurs n’auront plus le droit de cité dans les rues de la Ville de Bruxelles. Lors du dernier conseil communal, les élus ont voté un plan mendicité qui interdit aux mineurs de moins de 16 ans de faire la manche. Ce règlement inquiète les associations de terrain comme DoucheFLUX. Laurent d’Ursel, coordinateur de l’association qui vient en aide aux personnes dans la rue, le confirme au micro de BX1+ : “Je ne m’inquiète pas pour le bourgmestre Philippe Close qui va faire son entrée par la grande porte dans l’histoire de la répression de la grande pauvreté”, ironise-t-il d’emblée.

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“C’est insupportable pour DoucheFLUX, mais aussi pour d’autres associations qui vont lancer une interpellation au conseil communal, de s’attaquer à la visibilité de la grande pauvreté. C’est une opération de nettoyage”, estime-t-il. “Pour le bourgmestre, les mendiants, cela fait tache. (…) C’est du nettoyage de classe, voire du nettoyage ethnique”.

“Nous ne sommes pas pour que les enfants soient dans la rue pour aider leurs parents à mendier. Mais nous disons que ce n’est pas en faisant de la répression qu’on va remettre les enfants à l’école, précise Laurent d’Ursel. “Il faut des moyens supplémentaires pour aider les enfants et accompagner les familles. C’est un processus plus long”.

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Le coordinateur de DoucheFLUX espère que la situation exceptionnelle autour des réfugiés ukrainiens va permettre d’aider à terme… les sans-abris à Bruxelles : “En très peu de temps, la Région bruxelloise va réussir à héberger 20 000 personnes venues d’Ukraine. Et aujourd’hui, dans la rue, il y a 6 000 personnes. C’est donc possible de les loger !”, estime-t-il.

■ Interview de Laurent d’Ursel, coordinateur de l’association DoucheFLUX, par Fanny Rochez et Vanessa Lhuiller dans Le 12h30.