Le non-respect de la priorité en cause dans un accident grave de vélo sur trois

Le non-respect de la priorité joue un rôle dans un tiers des accidents graves de vélo, tandis que dans ces accidents, les automobilistes et les cyclistes sont responsables dans une proportion à peu près égale. Les infrastructures défaillantes jouent un rôle dans un quart des accidents. C’est ce qui ressort d’une étude approfondie, menée par l’Institut Vias, basée sur 120 P-V d’accidents dans lesquels un cycliste a été tué ou grièvement blessé

Un peu plus d’un accident sur trois était lié au non-respect de la priorité, tant de la part du cycliste que de l’autre usager de la route. “Un facteur important dans ces accidents est l’obstruction de la vue, par exemple par l’infrastructure, les plantations, les autres véhicules et les conditions météorologiques (soleil rasant). Les défauts de perception sont également fréquents. Il s’agit notamment du fait de ne pas remarquer le cycliste, mais aussi du fait que le cycliste traverse sans regarder“, précise Vias dans un communiqué.

Quatre types d’accidents sont les plus fréquents: le cycliste ne respecte pas la priorité (19% des cas), un véhicule entre en collision avec le cycliste après avoir traversé l’infrastructure cyclable (15%), le cycliste chute sur un obstacle (15%), le cycliste se voit refuser la priorité ou n’a pas assez d’espace (15%).

Responsabilités partagées

Les responsabilités sont partagées entre les cyclistes et les autres usagers de la route, selon les résultats de cette étude menée à la demande du MOW, le département de la mobilité et des travaux publics en Flandre. Dans un tiers des accidents étudiés (35%), l’accident est dû à une erreur du cycliste. Le comportement de l’autre usager est à l’origine de l’accident dans un autre tiers des cas (31%).

On peut parler d’une responsabilité partagée des parties impliquées dans 15% des accidents. Le gestionnaire de voirie peut être tenu pour responsable de l’accident dans 18% des cas.

A noter que 65% des accidents sont causés par un facteur humain, qui est le plus souvent une mauvaise estimation du danger.

Manque d’infrastructures

Le manque d’infrastructures est un des principaux facteurs causant les accidents, selon les auteurs de l’étude qui se sont aussi penchés sur 80 endroits où un accident grave ou mortel s’est produit.

L’année dernière, il y a eu 10.735 accidents ayant officiellement impliqué un cycliste en Belgique, soit une hausse de 6% par raport à la période avant Covid. Le nombre de tués a également augmenté, passant de 90 en 2019 à 96, soit le niveau le plus élevé jamais atteint.

Cette augmentation est évidemment à mettre en relation avec le nombre croissant de cyclistes sur les routes mais il est néanmoins important de comprendre les causes de ces accidents pour tenter d’enrayer cette tendance“, indique Vias.

L’analyse approfondie des accidents montre que l’amélioration de la sécurité des cyclistes est une responsabilité partagée entre les gestionnaires de la route (les Régions et les communes) et les usagers.

Les gestionnaires de la route doivent veiller à ce que les infrastructures cyclables soient de bonne qualité et reconnaissables, avec suffisamment d’espace pour les cyclistes, dont le nombre ne cesse de croître. Cela dit, les facteurs humains jouent un rôle encore plus fréquent dans les accidents de cyclistes. Tous les usagers doivent donc respecter le code de la route et faire preuve de compréhension mutuelle“, conclut Vias.

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Belga – Photo : Belga

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07 juin 2024 - 07h32
Modifié le 07 juin 2024 - 07h32