Le conseil national de sécurité se déroule actuellement
“S’il y a un moment où nous devons montrer notre cohérence et notre solidarité, c’est maintenant”, a lancé jeudi la Première ministre Sophie Wilmès à la Chambre, au cours d’un débat consacré à la pandémie de coronavirus.
Un Conseil National de Sécurité se réunira en fin d’après-midi, auquel seront associés les ministres-présidents, à l’issue duquel de nouvelles mesures devraient être annoncées sur la base de recommandations scientifiques, avant d’être mises en œuvres par les niveaux de pouvoir compétents. Ces décisions doivent être “efficaces et proportionnées”, selon Mme Wilmès. “En tout état de cause, nous devons tous ensemble nous assurer que les mesures prises soient appliquées par tous”.
Face à cette manière de fonctionner, plusieurs députés ont plaidé pour une unité de commandement afin d’éviter l’éparpillement des mesures prises d’une commune, d’une province voire d’une Région à l’autre. Et cet appel visait le gouvernement fédéral, plus particulièrement la Première ministre. “Nous avons plus que jamais besoin d’une unicité de commandement, d’un ou d’une pilote”, a souligné Patrick Prévot (PS). “Il faut une direction, un chef”, a dit pour sa part Georges Gilkinet (Ecolo) tandis que Catherine Fonck (cdH) réclamait un “pilotage unique”. “C’est vous qui devez l’assumer”, a-t-elle ajouté à l’attention de la Première ministre.
“Il va de soi que, si la situation exige que des mesures soient prises au niveau national, elles le seront”, a assuré Sophie Wilmès. Depuis mercredi, la N-VA, après les critiques formulées par son président également bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever, fait remarquer que la seule manière d’avoir des décisions uniformes sur tout le territoire est le déclenchement de la phase fédérale de la gestion de crise. Elle a répété son point de vue jeudi, suivie par le CD&V. “On a besoin d’une coordination fédérale -et cela s’intègre dans votre vision du confédéralisme-, nous avons besoin d’une unité de communication”, a insisté le député N-VA Koen Metsu.
“Si nécessaire, vous devez passer à la phase fédérale du plan catastrophe”, a renchéri Jan Briers (CD&V). Plusieurs députés se sont inquiétés du manque de masques pour les professionnels de la santé. Des commandes sont en cours de traitement pour une dizaine de millions d’exemplaires, aussi bien par le fédéral que la Défense et les Régions.
Un plan de distribution est prévu, a assuré la ministre de la Santé, Maggie De Block. L’exigence de solidarité face à la maladie, particulièrement envers les plus fragiles, a été au cœur des interventions. “Prenez soin de vous, prenez soin des autres”, a conclu la Première ministre.
■ Reportage de Philippe Jacquemotte et Frédéric De Heneau