Le collectif à l’origine de l’occupation du gymnase de l’ULB ne comprend pas l’expulsion: “On est en colère et choqués”

Une centaine de demandeurs d’asile ont tenté de s’installer dans un gymnase de l’ULB, après avoir échoué à pénétrer dans le futur centre de crise fédéral, qu’ils avaient déjà investi l’an dernier. Ici, en cours de soirée, la police est intervenue à la demande de l’université pour faire cesser l’occupation.

La police était déployée en nombre sur le campus de l’ULB ce vendredi soir. Ils sont arrivés quelques après le début de l’occupation d’un gymnase, par 150 demandeurs d’asile.

On est arrivés sur place de manière pacifique et calme. En une heure de temps, assez rapidement, la police était là pour nous évacuer“, témoigne Tom, membre du collectif “Stop Crise Accueil”. “Les demandeurs d’asile ont décidé de résister passivement. Ils se sont assis par terre, en groupe, en se tenant les mains. La police est entrée pour les expulser en les trainant de force par terre. Une ou deux personnes d’abord et puis assez rapidement il a commencé à y avoir des coups, des personnes écrasées par des policiers qui ont effectué des prises illégales comme des genoux sur le coup ou sur la nuque. Il y a trois demandeurs d’asile qui ont été évacué en ambulance“, affirme-t-il.

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L’expulsion a eu lieu en cours de soirée, à la demande de l’université. Si elle dit soutenir le combat pour un accueil digne, elle invoque ici des raisons d’organisation, à nos confrères de 7 sur 7 : “Ce bâtiment étant destiné à accueillir des activités liées aux missions de l’Université, elle a demandé aux occupants de quitter volontairement les lieux. Face à leur refus, et afin d’assurer la continuité de ses activités, l’ULB, en concertation avec les autorités communales, a sollicité la police locale pour mettre fin à cette occupation

Cette décision, le collectif à l’origine de l’occupation ne la comprend pas. Les membres espéraient avoir un soutien de l’institution : “Quand on voit que même des rectrices de l’ULB, engagées publiquement pour faire respecter ces droits, décident de nous tourner le dos, de ne même pas mener une discussion et directement évacuer les personnes qui sont à la rue et qui devraient être logées. On est en colère et choqués“, s’insurge Tom.

Pour l’heure, on nous confirme que les demandeurs d’asile se sont dispersés après leur évacuation, certains ont dormi en rue cette nuit.

■ Reportage de Maria Bemba, Arnaud Bruckner et Karim Fahim

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17 février 2024 - 15h18
Modifié le 17 février 2024 - 15h18