Le centre d’accueil Home Sebrechts en cours d’évacuation, la bataille entre Molenbeek et Fedasil continue

Alors qu’il accueillait à l’origine les réfugiés ukrainiens, le centre s’est tout doucement transformé en place d’accueil pour les demandeurs d’asile.

L’évacuation est en cours depuis ce mercredi matin. Les 438 habitants que compte le centre d’accueil Home Sebrechts à Molenbeek-Saint-Jean vont devoir bientôt ranger leurs affaires, pour un avenir flou.

Il y a un an, Catherine Moureaux (PS) avait fustigé le centre contre l’accueil de demandeurs d’asile, qui a amené la bourgmestre molenbeekoise et Fedasil devant les tribunaux. La justice a donné raison à la commune, qui a par la suite décidé que Fedasil devait quitter le centre.

L’installation d’un deuxième centre Fedasil, dans le home Sebrechts, s’est faite au mépris total de la situation socio-économique et financière difficile de Molenbeek. Cette installation s’est faite également à l’encontre des règlements urbanistiques en vigueur à Bruxelles. Malgré une double condamnation par les tribunaux, l’État fédéral maintient ses positions et n’applique pas les décisions de justice”, précise la commune dans un communiqué.

Un an plus tard, l’évacuation a donc enfin commencé. Si ce mercredi, seuls les bureaux du sixième et septième étage seront évacués sous le contrôle d’un huissier, le reste du bâtiment – et ses habitants – suivra jusqu’au 13 juin prochain.

Une action “inhumaine”, selon Fedasil

L’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile Fedasil a refusé de participer à cette expulsion, qualifiant la décision de la bourgmestre Catherine Moureaux (PS) d'”inhumaine“.

Cette situation est sans précédent. En 20 ans chez Fedasil, je n’ai jamais rien vu de tel”, affirme Mieke Candaele à nos confrères de Belga. “Ces personnes sont totalement innocentes et deviennent les victimes d’une situation sur laquelle elles enfin le n’ont pas de prise. C’est inhumain.

C.H. | Photo : D.R.

■ Reportage de Thomas Dufrane, Cyprien Houdmont, Loic Bourlard et Pierre Delmée.