L’avocat bruxellois Ghislain Kikangala à la tête de l’agence anti-corruption congolaise

Un avocat au barreau de Bruxelles, Ghislain Kikangala, a été nommé par le président congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo comme coordonnateur de l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), pour lutter contre un fléau qui affecte la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé lundi l’agence.

“Le nouveau coordonnateur a la difficile tâche de piloter l’APLC et de rendre effective la vision du président en matière de lutte contre la corruption et de renforcement des politiques de prévention de la corruption à l’égard des personnes chargées aussi bien de l’exécutif que du secteur privé”, a précisé cette institution dans un communiqué. Ghislain Kikangala prendra ses fonctions les prochains jours “et entend accomplir sa mission avec intégrité, efficacité et transparence, dans la discrétion qui le caractérise”, ajoute le texte.

Ex-avocat de l’opposant Etienne Tshisekedi wa Mulumba – le père de l’actuel chef de l’État congolais -, Me Kikangala, 60 ans, est diplômé de l’UCLouvain et avocat au barreau de Bruxelles. Il a notamment fait partie de la défense de la RDC à la Cour internationale de justice (CIJ) dans le procès contre l’Ouganda en 2005 pour l’invasion d’une partie de son territoire et le massacre de civils.

L’APLC, créée par une ordonnance du 28 mars dernier, est rattachée à la présidence de la République. Elle doit permettre de lutter contre la corruption, la fraude et “les anti-valeurs” (comportements non éthiques), des maux endémiques en RDC. Pays riche en minerais (or, coltan, cobalt…), la RDC est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un revenu moyen de 457 dollars par an et par habitant. La faute, en partie, à une corruption intensive : la RDC occupe la 161e place sur 180 dans le classement de Transparency international sur la corruption publié en janvier 2019.

“Je suis au courant de la persistance des pratiques de la corruption et de l’existence des réseaux de fraude massive”, avait déclaré Felix Tshisekedi en décembre dernier, lors de son premier discours sur l’état de la Nation devant le Parlement réuni en congrès (Assemblée nationale et Sénat). Il avait détaillé les contours de cette corruption : harcèlement des PME par des agents non-habilités, “dizaines” de services aux frontières contre quatre prévues par la loi, “barrières” routières de péages illégaux, qui “doivent être supprimées immédiatement”.

Avec Belga – Photo : capture LinkedIn

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20 juillet 2020 - 11h15
Modifié le 20 juillet 2020 - 15h01