L’ancien siège de l’Otan entame sa transformation en palais de justice

Le site s’appellera “Le Justitia”. Il devrait être accessible aux services de justice dans les prochaines semaines.

La justice souhaite rentabiliser les investissements réalisés pour organiser le procès des attentats de 2016, prévu en 2022, dans l’enceinte de l’ancien siège de l’Otan à Bruxelles pour transformer le site en palais de justice-bis pour des “grands procès”, a-t-on appris dimanche de sources judiciaires.

Le site a été occupé par l’Otan de 1967 à 2018, avant son déménagement dans son nouveau bâtiment pharaonique, de l’autre côté du boulevard Léopold III dans la banlieue nord-est de Bruxelles. L’Alliance atlantique l’a restitué début septembre à la Belgique, “avec près d’un an de retard” sur le calendrier prévu, a rappelé une source informée.

Les attentats de Bruxelles, mais pas que

Le SPF Justice, qui en assure désormais la gestion, vient de le rebaptiser “Justitia”, dans la perspective d’une utilisation allant bien au delà du procès des attentats terroristes du 22 mars 2016 (32 morts à l’aéroport de Zaventem et dans la station de métro Maelbeek à Bruxelles), qui devrait avoir lieu en 2022 et durer environ six mois, selon une porte-parole du parquet fédéral, Wenke Roggen, citée dimanche par la RBTF et la VRT.

Les audiences de la chambre du conseil relatives au règlement de procédure dans le dossier de ce méga-procès sont déjà prévues dans les anciens bâtiments de l’Otan du 7 au 18 décembre prochains, mais à huis clos, selon son homologue francophone, Eric Van Duyse.

Les travaux en cours

Les travaux d’aménagement sont en cours selon les deux chaînes publiques.

Mais la justice souhaite rentabiliser l’investissement – il est question de plus de vingt millions d’euros – pour d’autres procès: ceux concernant les affaires de terrorisme, avec des normes de sécurité draconiennes, et ceux impliquant un public nombreux et des parties civiles par dizaines.

L’objectif est de désengorger l’actuel palais de justice, incapable d’accueillir plusieurs centaines de personnes concernées par un même dossier, surtout en période de crise sanitaire et de distanciation physique. Selon Wenke Roggen, “on pourrait encore tenter d’organiser de grandes audiences place Poelaert mais cela se ferait au détriment de beaucoup d’autres procès qui devraient être remis”.

Belga, image Belga

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08 novembre 2020 - 13h41
Modifié le 08 novembre 2020 - 15h59