La stratégie régionale de lutte contre le trafic de stupéfiants validée

Le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) a déclaré lundi, lors d’une conférence de presse, que la Région coordonnerait la lutte contre le trafic de stupéfiants et son impact sur la sécurité à Bruxelles. L’organisme de sécurité Safe.brussels tentera de s’attaquer au problème au niveau régional, en parallèle de plans d’actions locaux mis en place dans les différentes “zones prioritaires de déploiement” (ou “hotspots”) de la capitale.

Lors du Conseil régional de sécurité (CORES) tenu lundi, la Région a appuyé sa volonté d’assurer une stratégie régionale et une structure de gouvernance “précise et partagée par tous” dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Une telle initiative avait en effet été demandée par les acteurs de terrain, explique la Région.  Des “task force locales” (TFL) s’attacheront ainsi à développer et suivre un plan d’actions dans chaque “hotspot” validé par le CORES, afin de répondre rapidement aux problèmes et aux violences rencontrées sur le terrain.

Dans le but de préserver une cohérence régionale et éviter autant que possible les phénomènes de déplacements, une cellule de Sécurité Intégrale Régionale (CSIR), pilotée par Safe.brussels, veillera en outre au bon échange d’informations entre les différents TFL.  La première étape a ainsi été de déterminer des “hotspots”, au préalable approuvées par les bourgmestres concernés, qui seront au nombre de 10 à 15. Dans chacun d’eux, un travail sera déployé au travers de trois axes, à savoir la sécurité, la prévention et la vie de quartier. Le travail de la police locale sera également soutenu par l’émission d’arrêtés de police par le ministre-président, en ce qui concerne par exemple l’interdiction temporaire du protoxyde d’azote ou d’alcool.

Les consommateurs sanctionnés

Des arrêtés de police pourront également être pris par les bourgmestres afin d’ériger des règles spécifiques aux hotspots (comme, notamment, l’interdiction d’accès à certains lieux, des contrôles systématiques d’identité, etc.). Cette stratégie régionale se base sur les enseignements tirés du plan “Gare du midi”. Des actions ont déjà été mises en œuvre sur les territoires particulièrement impactés par le trafic de drogue, avec en première ligne le quartier du Peterbos.  “L’objectif est simple: restaurer la tranquillité dans l’ensemble des quartiers qui souffrent aujourd’hui de la violence engendrée par les trafics de stupéfiants”, a souligné Rudi Vervoort. “Cette stratégie permet de fixer un objectif commun, tout en pouvant décliner ‘cette boîte à outils’ – ces mesures communes – de manière appropriée à chaque quartier”, a poursuivi le ministre-président.

Une visibilité policière accrue sera ainsi déployée dans les différents hotspots, et des sanctions administratives communales pourront être prises à l’encontre des consommateurs. Mais au-delà du volet “sécurité”, le chef de corps de la zone de police Bruxelles-Midi, Jurgen De Landsheer, a tenu à insister sur l’importance de l’axe préventif. “Nous n’arrêterons pas uniquement les personnes impliquées dans ces trafics, mais tenteront de les accompagner au mieux en les réorientant vers les instances compétentes”. Plus tôt dans la journée de lundi, 40 comités de quartier de la capitale avaient dénoncé le manque de réactivité du ministre-président quant à la politique de sécurité du gouvernement bruxellois.

Projet commun

“Ce que nous attendons, c’est un projet commun pour l’ensemble de la Région, une vision intégrant des mesures sociales mais aussi répressives, avec une attention particulière à l’espace public et à la propreté dans les quartiers les plus touchés”, avaient-ils adressé aux gouvernements bruxellois et fédéral dans une lettre ouverte. Avec cette nouvelle stratégie régionale, Rudi Vervoort semble avoir fourni un début de réponse aux comités de quartiers. “C’est une question de jours avant que les mesures et les arrêtés plus spécifiques ne soient pris mais, quoi qu’il en soit, cette stratégie permettra d’opérationnaliser une coordination aussi efficace que possible”.

Belga – Photo : Belga

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11 mars 2024 - 16h53
Modifié le 12 mars 2024 - 06h46