La stratégie des hotspots prolongée : “Un point de deal n’est pas un autre”

Une semaine après une série de fusillades, le CORES d’hier a décidé de prolonger les hotspots de 6 mois. Pour en parler, Fabrice Cumps (PS), bourgmestre d’Anderlecht était l’invité de Bonjour Bruxelles.

Alors qu’on compte 17 hotspots en Région bruxelloise, est-ce qu’ils sont utiles ? “Oui, cela porte ses fruits. On n’a pas réussi à éradiquer tout le deal de rue, mais c’est un outil qui a permis d’apporter une réponse aux habitants”, confie le bourgmestre. L’avantage de cette politique, est qu’elle laisse l’autonomie aux pouvoirs locaux pour adapter les réponses aux réalités locales, selon Fabrice Cumps. “Un point de deal n’est pas un autre”. 

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À titre d’exemple, le Peterbos et Clemenceau. Les deux hotspots sont bien différents, et les sanctions appliquées également. “Au Peterbos, c’est plutôt la cocaïne, aucun soucis à sanctionner les dealers et les consommateurs. Quelqu’un qui vient au Peterbos sans raison peut avoir une sanction administrative. A Clemenceau, c’est plutôt de la consommation de crack, un public en errance, cela n’aurait aucun sens de mettre une amende”. 

Depuis les derniers incidents, la présence policière a été renforcée, avec des hommes présents 24h sur 24. “A long terme, on ne peut pas tenir cet investissement”. 

Tout le monde autour de la table

Pour la première fois, le Procureur du Roi, ainsi que le nouveau ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin (MR) ont assisté au CORES d’hier. “J’appelle depuis de nombreux mois à une mobilisation générale, et la réunion d’hier, c’était l’incarnation de cet appel”, se réjouit Fabrice Cumps.

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Ce dernier s’oppose toujours catégoriquement à la fusion des zones de police. Il évoque plutôt un mécanisme de solidarité, qu’il faudrait rendre plus structurel. Pour le bourgmestre, à chaque fois qu’une institution devient plus grande, c’est le lien avec le citoyen qui en pâtit. “Les moyens sont concentrés au coeur du territoire, c’est la police de proximité qui va pâtir de la réforme”. 

■ Interview de Fabrice Cumps (PS), bourgmestre d’Anderlecht au micro de Fabrice Grosfilley